Algérie

La culture du parfait immobilisme Alger : les autres articles



Il y a une dizaines d'années, l'Etablissement arts et culture présentait au public nombre de manifestations à travers ses 60 maisons de jeunes, ses médiathèques, ses galeries d'art, ses bibliothèques multimédias, le Conservatoire et ses annexes et ses salles.
Autrement dit, de 1998, date de la création de l'organisme culturel qui relève de la wilaya jusqu'à 2008, Alger commençait à sortir de sa torpeur. Les chiffres illustrent l'animation culturelle qui meublait les espaces artistiques : 9000 manifestations en dix ans, soit 70 par mois entre festivals, colloques, galas, concerts, conférences, tables rondes autour de la littérature, expositions' Mais depuis quelques années, l'Epic semble dormir sur ses lauriers, confinant ses activités dans les spectacles de magie, de clowns et autres «chtih oua rdih», comme aiment à le rappeler certains artistes en mal de cadre d'expression. L'Etablissement n'arrive plus à asseoir, sommes-nous tenus de constater, un véritable pacte d'action culturelle, à savoir proposer des projets culturels susceptibles d'impliquer davantage la frange juvénile.
A quoi peuvent servir les bibliothèques multimédias si on ne favorise pas la lecture publique ' N'est-ce pas que l'une des missions de l'Epic est de tisser des partenariats avec les organismes culturels, les associations et structures artistiques nationales et internationales, à travers des actions de sponsoring, parrainage, etc. ' Encore faut-il que l'Etablissement soit doté d'une équipe de conseillers et d'un service d'information susceptibles de médiatiser l'événement ' avant sa tenue ' afin de drainer un large public. Se contenter d'envoyer des fax aux rédactions et se croiser les bras ne favorise nullement le rayonnement culturel. L'exemple est édifiant lorsqu'un ensemble se produit dans un espace quasi vide. En termes clairs, il serait malvenu de ne pas s'interroger sur la désaffection du public lors du passage de P'tit Moh project ' dans le cadre de «Layali Mezghenna» ' dans l'amphithéâtre du Théâtre de verdure.
La vacuité des lieux était aussi manifeste que triste dans un espace culturel, dont la capacité est de 4500 places. Le groupe qui s'exprimait sur scène dans un tour de fusion jazz-chaâbi était désenchanté. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquent pour développer des pratiques culturelles, à l'instar de l'ONCI qui a intelligemment meublé son programme dans les espaces qu'il gère ou encore de l'association Les amis de la rampe Louni-Arezki qui, avec des moyens du bord modestes, multiple les rencontres autour du patrimoine matériel et immatériel.


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