Algérie

La culture du momentané



L'Agence nationale pour l'emploi des jeunes vient, cesderniers jours, de conditionner la formalisation des dossiers des demandeurspar l'obligation de formation. Formulée autrement, cette nouvelle exigence, entout point de vue justifiée, contraint tout jeune sollicitant un accompagnementfinancier par l'agence d'être détenteur d'un savoir-faire. Quoi de pluslégitime et de plus normal pour une agence d'Etat qui s'inquiète du bien-fondéde ses aides et qui doit être en harmonie avec sa raison d'être.Mais à bien y regarder, cette préoccupation naturelle peutrevêtir un habit virtuel eu égard à la réalité sociale et culturelle du pays.Pour parer au plus pressé et pour répondre à des soucisconjoncturels, l'Etat a essayé de réagir contre le chômage des jeunes beaucoupplus par à-coups que par une politique en profondeur, en mettant en avant unestructure nationale pour orienter et aider une large masse de sans-emploiconstituant la majorité nationale de la population.Le dilemme est qu'on a occulté le problème du savoir-fairequi ouvre les portes de l'emploi et on a privilégié la fuite en avant. On saitce qu'il est advenu de la sauce ANSEJ mise en sandwich entre l'obligation del'accompagnement et la large incurie de l'environnement. La formation et lesavoir-faire sont aux antipodes de cette débrouillardise généralisée, au momentoù l'on doit prendre conscience que même la gestion d'un minibus et celle d'unpetit trajet de voyageurs doivent répondre à une autre dextérité, elle-mêmeliée à une multitude d'autres sciences exactes pour que la société vive enharmonie.Cette normalité, dont la projection achemine vers l'idéal,a un prix à payer et ne peut en aucune façon se contenter des rafistolagesprésents, répondant plus aux soucis immédiats de tempérer les spasmes d'unesociété qui doit refaire la totalité de son ordonnancement.Quels qu'en soient les tenants, il faut se convaincre unebonne fois pour toutes que les générations d'hier et celles d'aujourd'hui,qu'elles le veuillent ou non, sont sacrifiées. Le manque de savoir-faire est sicriard et la demande sociale si pesante qu'il est inutile de s'échiner dans lespolitiques de colmatages, qui, à l'opposé des attentes et des espérances, nefont que compliquer les données.Que de gros sous ont été dépensés au nom de cette culturedu momentané, alors qu'ils auraient mieux servi à former.


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