Algérie

La culture des pots-de-vin



D'un côté, le premier responsable de l'institution douanière, Mohamed Abdou Bouderbala minimise l'ampleur de la corruption dans cette institution en parlant de «miettes». D'un autre côté le ministre des Finances, Karim Djoudi, reconnaît l'existence de ce fléau estimant que beaucoup reste à faire pour freiner cette gangrène. Il est vrai que les constats manquent de clarté et de précisions, mais il est clair aussi qu'ils sont diamétralement opposés. Le premier blanchit les services douaniers et l'autre confirme l'existence du phénomène. Pourquoi essayer de cacher ce que le citoyen lambda connaît ' Et ce d'autant qu'ils sont nombreux les douaniers à avoir été radiés pour des affaires de corruption. Un phénomène devenu, au fil des ans, ancré dans les habitudes des douaniers en particulier et de l'administration de manière générale. Une administration qui continue à fermer les yeux devant les tentatives de fraudes et de corruption. Elle est même complaisante dans de nombreux cas. A travers cette «stratégie», elle ne fait que freiner la lutte des services concernés contre ce phénomène. Le ministre des Finances a d'ailleurs mentionné ce qu'il appelle «résistance» de la part de toute administration. Ce qui retarde le traitement des dossiers. Mais au profit de qui ' Evidemment au profit de ceux qui, au sein de l'administration, sont mouillés dans ces affaires douteuses. Les scandales qui ont éclaté ces dernières années l'ont montré. De hauts responsables sont souvent cités comme acteurs principaux dans les opérations de malversations et de détournements de deniers publics. Il y a donc bien une raison pour étouffer ces affaires. Le temps d'en tirer profit et de disparaître en catimini notamment dans le cadre de la retraite. La proposition de Djoudi de «rajeunir» les staffs administratifs sera-t-elle la bonne solution ' Oui, mais à condition de la compléter avec d'autres dispositions. Rendre les chargés de l'administration moins corruptibles et moins silencieux ne peut se faire sans l'amélioration de leurs conditions de vie.Des salaires «minables» et des conditions de travail archaïques, bien loin des nouvelles technologies de l'information, sont essentiellement les insuffisances qui facilitent l'introduction des tentacules de la corruption dans l'administration algérienne. Autant alors prémunir les agents administratifs contre ce fléau en jouant sur ces facteurs. Car, aujourd'hui, la petite corruption est partout, elle est même dans nos écoles et dans nos universités. Elle devient beaucoup plus grande dans les entreprises, les banques et les APC. Tout passe par la «tchipa» dans un pays où la culture du pot-de-vin est dominante. Avec les prochaines élections législatives?
S. I.


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