De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
Il n'est pas nécessaire d'emprunter des chemins détournés ou d'user d'euphémismes pour dire que la consommation culturelle demeure le talon d'Achille parmi toutes les activités présentes sur la scène constantinoise. C'est un véritable phénomène de société qui pourrait perdurer et s'ancrer plus profondément, de l'avis de quelques observateurs, si aucune politique n'est mise en application pour revoir carrément la conception de la culture «collective». Constantine devra revoir sa copie en la matière pour se doter d'un nouvel élan lui permettant une promotion multiculturelle, avec impact social. Et c'est ce point d'impact qui fait défaut. Pour l'heure, les diverses activités organisées à des périodes différentes de l'année laissent un zeste de pessimisme sur leurs véritables longévité. C'est presqu'un divorce consommé entre les plateaux offerts et la population. Un zest de renouveau devra souffler pour apporter son lot de satisfaction aux citoyens. De plus, une ville qui ferme ses portes avant 20 heures, c'est-à-dire au moment où la vie culturelle devrait s'intensifier, ne peut que décourager les acteurs de la scène culturelle et férus des arts. «Les gens deviennent de plus en plus indifférents aux programmes qui leur sont concoctés par les acteurs et responsables locaux. C'est un fait», soutient un jeune. Pourtant, sur papier, ce ne sont pas les grilles d'activités qui manquent. Pour certains, les gens ne se sentent aucunement concernés par ces activités sans recherche ni créativité. D'autres estiment que l'implication des associations dans la confection des projets demeure insignifiante. «Il n'y a pas une volonté d'associer des forces ''pensantes'' dans les 'uvres élaborées par les décideurs locaux. On a tendance, sciemment ou inconsciemment, à écarter la société civile, surtout celle qui est énergique de toute participation, ignorant que c'est elle qui possède des indicateurs sur les besoins exprimés», affirme un universitaire. A cette lecture, s'ajoute d'autres éléments. «La majorité des manifestations sont concentrées au chef-lieu qui possèdent évidemment les espaces d'expressions nécessaires, Théâtre, Maison de la culture, musée, Palais de la culture... Mais ces aires ne sont pas toujours archicombles du fait que la grande partie de la population qui est allée résider dans les localités limitrophes, notamment à la nouvelle ville, Zouaghi et Khroub, ne se déplace pas pour une soirée, ce qui diminue l'audience. Mais ce n'est pas une raison de tourner le dos aux arts et cultures. La sociologie est interpellée pour décortiquer ce malaise qui sévit. Combien de fois les offices culturels organisent-ils des colloques, des rencontres des expositions, sans pour autant arriver à rapprocher le public et de ' Le mal-vivre n'est pas en reste dans cette indifférence. Il ne faut pas négliger cet aspect», explique un sociologue qui renvoie aussi la question à la crédibilité des grilles proposées, à leur nature. «Si la coloration d'un événement n'est pas neutre ou dénuée d'une recherche répondant aux préoccupations de l'heure, la population le zappe», ajoutera-t-il. Constantine de par sa richesse patrimoniale et ses ressources «spirituelles» se doit d'ouvrir un débat pour réintroduire la culture au sein de la société, sans calcul ni exclusive.
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Posté Le : 20/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N H
Source : www.latribune-online.com