Algérie

La culture, cette grande absente



La culture, cette grande absente
La campagne électorale aidant, les six candidats briguant le «ticket» présidentiel n'évoquent guère le domaine de la culture.Force est de constater qu'immanquablement, la culture est la grande absente des discours de cette élection présidentielle. Les différents programmes, pour ne pas dire les professions de foi de Ali Benflis, Moussa Touati, Abdelaziz Bouteflika (Abdelmalek Sellal, par procuration), Ali Fawzi Rebaïne, Louisa Hanoune, Abdelaziz Belaïd ne citent, ne mentionnent ou encore n'abordent pas le thème de la culture. Aucune proposition. Ils n'en ont cure ! Selon toute vraisemblance, ils n'y croient pas. Ils jugent que la culture n'est pas un enjeu. Ils ne se sentent pas concernés.La question naïvement existentielle et existentialiste est : comment un futur ou «perpétuel» Président peut-il faire l'impasse d'un tel thème qu'est la culture dans son programme ' Et celle, subsidiaire : comment le primus inter pares, celui qui sera le premier parmi nous délaisse, oublie, omet, voire ostracise ouvertement la culture ' L'on harangue, martèle et galvanise les foules avec des sujets portant sur la justice, la corruption, la confiance, le chômage...…CacophonieDans la cacophonie ambiante émaillée de slogans, de phrases assassines, de sentences doctorales, de laïus, de piques et flèches de Parthes frontales, la culture est au rancart, pour ne pas dire jetée aux orties et aux oubliettes.Un énième questionnement : comment peut-on envisager l'avenir d'un peuple, un pays, un Etat, sans culture ' Alors que l'on (entendre les candidats) use et abuse de slogans à l'emporte-pièce. Ici, on avance «un serment avec l'Algérie», là «l'édification de la deuxième République», là-bas «une société des libertés» ou encore, à côté, «une conjugaison tablant sur l'avenir».La République, la liberté, la société, le serment national et nationaliste ou la rupture ne peuvent se défausser de la culture dans toute son acception diverse, riche et plurielle. La culture est intimement, vitalement et «ombilicalement» liée et reliée à la quintessence d'un pays. C'est la substantifique moelle…de l'avenir des citoyens, de ses enfants et des futures générations.L'arlésienneA moins que ce soit un mépris affiché à l'endroit de la «plèbe», de ce citoyen qu'on convoque à des fins purement électoralistes. Car on a besoin de sa «voix» royale. Faiseuse de rois. Ou bien, peut-être, que l'argument-massue, quant à l'absence totale de la culture dans les programmes, est qu'ils estiment que la culture n'est guère une urgence, une priorité. Aussi est-elle «l'Arlésienne» ayant brillé par son absence lors de cette campagne présidentielle. Ainsi, on constate qu'il n'existe point de vision politique de la culture. Certes, des choses ont été faites. Mais ce n'est pas assez. Il s'agit d'un nouveau mandat. Et on se projette dans le futur et non pas la «déconfiture». Il s'agit, à titre indicatif, de démocratiser et exonérer l'onéreux et inaccessible livre, rouvrir les cinémas dans tout le pays, bâtir des salles de spectacles dans les wilayas jurant avec la culture «nomade» des chapiteaux et des tentes, bannir la censure, libérer les ondes, ?uvrer pour des espaces de matières d'éveil des enfants ? la culture, cela s'apprend très tôt, à l'école, la construction de la citoyenneté ?, accéder aux loisirs, encourager l'acte créatif? Bref, une culture modeste et accessible à tous les Algériens.




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