La cruelle logique des axes

Une nouvelle guerre, de nouveaux bombardements. Evidemment dans le Tiers-monde et avec encore des victimes, arabes, où pour une fois les armées arabes se sont unies, mais pour attaquer un pays arabe.Où se situe l'Algérie dans ce nouveau suicide géostratégique qui a cours au Yémen ' Si elle reste sur sa logique de non-intervention à l'extérieur, ce qui est tout à son honneur, le ministre des Affaires étrangères Lamamra a précisé que l'Algérie «pourrait apporter un soutien logistique». Mais dans quel axe est l'Algérie ' Avec les bons, les méchants ou les bons méchants ' Comment savoir qui est l'ennemi ' Il suffit d'identifier l'ennemi de l'ennemi. Exemple, Israël, par la voix du triste Netanyahu, vient de mettre dans le même sac l'Iran et le Yémen en parlant de l'axe ennemi qui lui veut du mal, à l'inverse de l'Arabie Saoudite ou du Qatar qu'il n'a jamais attaqués, même verbalement.Logiquement donc, au-delà du vrai-faux conflit chiite-sunnite/salafiste, si on est contre la politique israélienne, on devrait être du côté de l'Iran et donc du Yémen. Ce qui tombe bien, l'Arabie Saoudite est déjà dans l'axe Washington-Tel-Aviv-Daech contre celui de Téhéran qui soutient les Houthis, le Hezbollah libanais et fait la guerre à Daech par l'intermédiaire de ses forces spéciales Al Qods et son redoutable général Soleilmani, celui-là même qui est devenu la cible des Américains qui l'ont désigné comme «chef terroriste».D'ailleurs, on ne les voit pas dans l'attaque du Yémen mais les Etats-Unis sont évidemment présents aux côtés des bombardiers puisque ce sont eux qui ravitaillant en vol les avions militaires arabes. Conclusion, l'ennemi est identifié, ce n'est pas le Yémen. Lamamra, en envisageant d'apporter un soutien logistique aux coalisés avec l'argent des Algériens, a choisi son axe. Le mauvais. Un jour peut-être, nous pourrons choisir qui choisit pour nous. Dès que nous serons debout.