Algérie

La cruauté coloniale mise à nu



La cruauté coloniale mise à nu
«Nous n'étions pas des héros» projeté à AlgerLe premier long métrage du réalisateur Nasredine Guenifi intitulé «Nous n'étions pas des héros», a été projeté pour la presse, dans la journée d'hier à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth à Alger.
Le film Nous n'étions pas des héros est adapté du livre «Le camp», écrit par feu Abdelhamid Benzine en prison, dans un camp spécial, durant la Guerre de libération nationale. Il est inspiré de faits réels, vécus par l'auteur du livre lui-même. Des scènes d'une extrême violence de tortures et de tueries commises dans ce camp spécial ont été mises en évidence dans ce film, réalisé dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'Indépendance nationale. «Ainsi, nous n'avons pas montré toute la cruauté décrite par le défunt Benzine dans son livre. Il y a des scènes que nous ne pouvons pas montrer», avance le réalisateur. Mais dans les dialogues, il est fait allusion «aux relations contre nature». En février 1961, Hamid Benzine est transféré avec 60 autres détenus dans un centre militaire d'internement spécial (CMIS) situé près de Boghari dans la wilaya de Médéa. La garde de ce centre est confiée à des légionnaires réservistes dont d'anciens officiers nazis. Ceux-ci, ayant une longue expérience dans la torture, infligèrent un traitement des plus inhumains et cruels aux prisonniers. Torture physique et morale, corvées et humiliations sont infligées quotidiennement aux prisonniers pour les obliger à renier leur combat pour l'indépendance et à s'engager dans le corps des Harkis. Mais cela sans compter sur l'abnégation et le courage des militants indépendantistes. Le film, inspiré de faits réels, vécu par l'auteur du livre lui-même ne pouvait être qu'une tragédie grecque. Les personnages, ayant passé cette période en tant que prisonniers, on gagné leur guerre contre le colonialisme en refusant de se soumettre aux offres de ralliement au régiment de Harkis. «Nous n'étions pas des héros», long métrage de 1h 55 minutes est tourné dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les scènes se déroulent pratiquement dans un seul endroit, en vase close, dans «le camp». La carte gagnante du réalisateur fut également dans son casting.
Bon casting
Celui-ci a fait jouer le premier rôle à Ahmed Rezzak, qui a brillé en donnant une belle consistance à son rôle. Fort d'une longue expérience dans le cinéma et le théâtre, Ahmed Rezzak, le metteur en scène de la célèbre pièce Torchaka, a prouvé encore une fois sont grand talent dans le 7e art. Le réalisateur du film a également montré de nouveaux talents tels, Hamid Amirouche, Idris Benchernine, ou encore Azedine Bouchemal. Ce long métrage est une belle première pour le réalisateur Nasredine Guenifi, qui a à son actif plusieurs documentaires. La postproduction du film a été faite, pour une première fois, en Algérie, dans le studio lancé par Belkacem Hadjadj. Un travail bien réussi qui n'a rien à envier aux différents films ayant accompli cette étape à l'étranger.


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