Algérie

La croix gammée qui a fait pleurer, à chaudes larmes, ma prof de français


Ce n'était pas intentionnel ou que cela procéda d'une volonté réfléchie de faire un mal fou à notre sympathique et coquette professeure de français. Au lycée, on n'était pas encore arrivé au stade de lire un journal entre les lignes. C'était plutôt les comptes rendus des matchs de foot de la veille, signés Djamel Saïfi ou feu Mokhtar Chergui, qui faisaient de nous des fans du club de quartier. On se délectait à refaire le match, donnant parois de la voix pour mieux se faire entendre.Cet après-midi-là, il n'y avait pas cours mais une séance d'initiation à la lecture, à l'ordre du jour, Prosper Mérimée. Mais l'armoire vitrée où étaient rangés les classiques de la littérature française resta fermée. C'est dans une ambiance inhabituelle que l'on se retrouva immergé. Sur le tableau était approximativement dessinée la croix gammée, synonyme de nazis allemands. Personne vraiment ne l'avait remarquée. Notre camarade de classe, taquin à son habitude, ne pouvait deviner la portée d'un simple croquis qui n'échappa pas au regard de la prof. En sanglots, elle nous gratifia d'un cours sur les atrocités commises par l'armée allemande, en France en particulier. Il est vrai que les cours d'histoire que l'on nous dispensait était d'une autre sauce. Plus tard, la magie du cinéma allait, sous nos regards innocents, lever le voile sur toutes les horreurs qui fauchaient en masse des armées entières. Et les populations civiles.
Aujourd'hui encore, en France, c'est un sujet de prédilection, « une rente mémorielle » à laquelle des chaînes télé sont dédiées avec force commentaires, images inédites et des témoignages des derniers survivants grabataires. Les « Boches », c'étaient des Satan en puissance, des monstres à visage humain. L'astuce érigée en règle est ne jamais arrêter d'en parler d'où la haine de l'Allemand, cultivée à bon escient. Casser en permanence du « Boche », voilà cette France qui est venue nous civiliser, nous sortir de l'âge de pierre dans lequel nous nous complaisions. N'avons-nous pas déroulé le tapis rouge aux soldats napoléoniens ' Offert nos terres et marécages aux mains expertes venues de cette lointaine France ' Sans doute notre sympathique prof ne connaissait pas le général Beauprêtre (mort et enterré à Saïda en 1864) qui prenait un plaisir maladif à jouer de la guillotine sur une place publique, à Draâ-el-Mizan. On ne saura dire combien de têtes d'«indigènes » il a fait tomber ainsi. Du coup, il acquit la notoriété du personnage fictif, Frankestein. Dans la chanson Tsuha, Malika Doumrane ressort la peur et toute l'horreur qu'inspire ce sinistre général de la coloniale dans toute la Haute-Kabylie.
C'est connu, les Algériens ont un grand c?ur mais ils ne badinent pas dès lors qu'il s'agit de défendre la fierté d'un peuple enraciné dans leur histoire millénaire. Que l'on veuille ne pas leur reconnaître ce caractère trempé, qui n'est pas de la fantaisie, c'est pur déni pour lui garder la tête en bas. Et d'ailleurs, la « générosité » des anciens maîtres n'a pas de limites. Aujourd'hui, c'est à une autre éducation qu'il veulent nous soumettre : la démocratie et ses bienfaits illimités. Quitte à briser la résistance de tous ceux qui s'opposent à la libération de la femme à laquelle il faudra retirer le voile au préalable. Il faut donc montrer patte blanche pour mériter alors tous les satisfecit.
Autrement, les aboyeurs de service et autres ONG, comme les chiens du berger, vous feront rentrer dans les rangs.
Brahim Taouchichet
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