Algérie

La croissance a rebondi au 1er trimestre 2021



Rattraper le coup après le rude impact causé par la pandémie sur l'économie algérienne, déjà en mal de performances bien avant l'apparition du Covid-19, n'est pas évident. Mais, si l'on se fie aux derniers chiffres de l'ONS, relatifs au premier trimestre de cette année, l'économie nationale s'en est plutôt bien ressaisie. Du moins jusqu'en juillet, lorsque la troisième vague de la pandémie entre en scène.Après avoir accusé une contraction de 4,9% sur l'année 2020, dont les effets s'en ressentent encore aujourd'hui, l'activité économique de l'Algérie a plutôt bien réussi à se relever durant le premier trimestre de cette année puisqu'elle a su tirer parti principalement de la remontée des prix du pétrole qui affichait une moyenne de 61,7 dollars le baril après les bas historiques de l'an 1 de la pandémie. Au bout du premier trimestre donc, le produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie affichait 2,3%, selon l'Office national des statistiques (ONS). Rattraper les points perdus le long de l'année 2020 et regagner plus de 2% sur les trois premiers mois de l'année en cours, est une performance que l'économie doit, comme toujours, à ses hydrocarbures, bien que ce secteur n'affiche pas la meilleure santé, tel que le relevait le même ONS dans un précédent rapport traitant de la production industrielle du secteur public.
Le PIB algérien a donc capitalisé la croissance de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures (7,5%), tirée elle-même, entre autres facteurs, des prix du pétrole dont la moyenne annuelle est passée de 52,2 dollars le baril en 2020, à 61,7 dollars en janvier et fin mars 2021. En fait, selon les chiffres de l'ONS, l'ensemble des secteurs d'activité a enregistré des croissances positives. Ainsi, hors hydrocarbures, la croissance a été certes plus modeste, mais positive tout de même (+1,4%) comparée à la baisse de 2020 lors du premier trimestre qui n'était pas encore totalement impacté par la pandémie. L'industrie a enregistré une croissance de 3,3%, comparée à la baisse de 0,2% enregistrée à la même période de l'année précédente. Ces 3,3% affichés par l'industrie résultent du regain d'activité relevé dans les industries agroalimentaires, les ISMME (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques), et les matériaux de construction.
Ceci, alors que le bâtiment-travaux publics et hydraulique (y compris les services et les travaux publics pétroliers), et les services non marchands, ont affiché des taux de croissance respectifs de 4,0% et 2,5%. Il faudrait noter la performance réalisée par les services et travaux pétroliers qui ont fortement rebondi pour réussir une hausse de 10,1% alors qu'une année auparavant, ils accusaient une baisse importante de 8,0%.
Inévitablement, pour ce qui concerne l'agriculture, il était attendu que les chiffres ne soient pas extraordinaires, du fait que de nombreuses branches de l'activité agricole ont souffert de ce que l'ONS appelle «conditions climatiques sévères», et un «stress hydrique important».
Au bout du premier trimestre, l'agriculture a, en effet, engrangé une très modeste croissance de 0,6%, alors qu'elle était de 2% à la même époque l'année dernière. Quant aux services marchands, une très légère croissance de 0,3% est venue effacer la chute de 2,7% à la même période en 2020.
Les transports et communications, et l'activité des hôtels-cafés-restaurants ont enregistré des baisses respectives de 1,5% (contre -4,8% au premier trimestre 2020), et 7,0% (contre -3,5%), alors que le sous-secteur du commerce a performé pour accrocher 2,8% (contre -1,5%) de croissance, au moment où les services fournis aux entreprises ont accru de 2,1% (contre 1,2% en 2020), et les services fournis aux ménages ont rebondi de 1,2% contre 0,9% de perte lors du premier trimestre de l'année dernière. Globalement, en valeurs courantes, le PIB du premier trimestre 2021 a connu une croissance de 8,6% contre une baisse de 5,0% durant la même période de l'année 2020.
Des chiffres qui illustrent le regain d'activité constaté au début de l'année en cours, mais eu égard à ce que l'Algérie endure depuis le début du trimestre courant, il y a de quoi craindre que, au bout de l'année, le rythme de croissance de l'activité se soit altéré même si le prix du pétrole se maintient, vaille que vaille, autour des 70 dollars le baril pour porter l'économie nationale.
Azedine Maktour


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)