Algérie

La croissance à l'épreuve de « l'homme malade » de la zone euro



La croissance à l'épreuve de « l'homme malade » de la zone euro
Trois têtes de chapitre ont dominé cette rencontre des pays les plus avancés et des puissances émergentes confrontés au défi de la croissance, aux effets de la baisse drastique des prix du pétrole et au risque de contagion de « l'homme malade » de la zone euro. Si, à l'évidence, la bonne coordination reste présente pour agir sur la croissance et mener la lutte contre le terrorisme, des divergences persistent sur l'appréciation de la crise grecque et le pétrole « aux implications différentes » pour les producteurs et les consommateurs. Du point de vue de la Russie, les conséquences affectent le recul de la demande mondiale. « Nous avons parlé du fait qu'il n'était pas avéré que les pays exportateurs soient les seuls perdants dans un contexte de faibles prix », a relevé le ministre russe des Finances Anton Silouanov au terme de la première rencontre du G20. « Les enjeux sont considérables », a martelé Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, vendredi dernier. « Si l'action n'est pas au rendez-vous, le supertanker de l'économie mondiale risque de ne pas pouvoir se dégager des bancs de sable de la croissance poussive et de la faible création d'emplois ». Ce rôle de « seul moteur de la croissance » est toutefois tempéré par Washington appelant son partenaire européen à faire plus, comme cela est revendiqué par la locomotive allemande forte de la demande intérieure en hausse et le lancement des projets d'investissement publics. C'est que, pour le vice-Premier ministre turc, Ali Babacar, le temps des engagements a sonné pour le G20 appelé à tenir parole ou à s'expliquer sur une réévaluation du « Plan d'action de Brisbane » adopté au sommet de novembre en Australie et comportant un « millier d'engagements permettant d'injecter plus de 2.000 milliards de dollars à l'économie mondiale et de créer des millions de nouveaux emplois pendant les quatre prochaines années ». Mais, à Istanbul, les ambitions ont été revues à la baisse pour être réduites à 5 ou 10 priorités par pays pour mieux assurer la mise en ?uvre des projets. Dans le marasme de l'économie mondiale à bout de souffle, le cas grec domine les débats. Même si le dossier ne figure à l'ordre du jour, l'avenir de la zone euro le rend incontournable pour départager le camp des sceptiques, emmenés par l'Allemagne d'Angela Merkel, et des partisans d'un compromis validé par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, accédant à certaines exigences de la Grèce pour sauver la face aux deux parties. A deux jours de la réunion extraordinaire de l'Eurogroupe à Bruxelles, le bras de fer se poursuit entre l'Allemagne, soutenue par la Grande-Bretagne et la Turquie, acquise à la rigueur budgétaire, et Athènes proposant une extension (de février au 1er septembre) de l'accord avec ses créanciers pour disposer suffisamment de temps pour présenter un programme de réformes structurelles (fiscalité, lutte contre la corruption) sans mesures d'austérité. Autre préoccupation fortement ressentie : la lutte contre le financement du terrorisme. Ce volet important a été inscrit à l'ordre du jour, à la demande de Paris appelant au renforcement de la coopération. Le G20 entend travailler à « la mise en conformité avec les normes internationales, en particulier en ce qui concerne l'échange d'informations et le gel d'avoirs terroristes » et au « renforcement de la transparence des systèmes de paiement » pour combattre le financement et le blanchiment d'argent. Du fléau terroriste ravageur au scénario redouté de Grexit (sortie de la Grèce de la zone euro), la crise systémique bouscule les fondations de l'ordre international en mal de croissance.




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