Le cours pris par les événements dans la sphère financièreinternationale, suite à l'éclatement aux Etats-Unis de la crise dite «dessubprimes», a donné raison aux pouvoirs publics concernant au moins deux deleurs décisions. Celle d'avoir procédé aux placements d'avoirs algériens àl'étranger en valeurs d'Etat et non privées, et celle d'avoir ordonné ledifféré du processus de privatisation du CPA.Il semble que ces pouvoirs publics, dont des «experts» nationauxont férocement critiqué le comportement dans les deux dossiers, ont eufinalement «le nez plus creux» que leurs détracteurs.Quelle que soit la raison qui a décidé les «argentiers dupays» à préférer les placements en valeurs d'Etat, certes à plus faiblesrémunérations que celles privées, ils ont mis ainsi à l'abri les avoirs dupays, de la tornade qui s'est abattue sur le système financier international.Tout comme le principe de précaution qu'ils ont appliqué en reportant laprivatisation du CPA a permis la sauvegarde de cette institution bancaire d'unereprise aux perspectives aléatoires par des banques dont il est démontréqu'elles sont touchées de plein fouet par la crise des subprimes.Dans les deux cas, notre ministre des Finances, KarimDjoudi, affirme que les autorités financières du pays ont agi en connaissancede cause et par conséquent par anticipation d'une crise qu'elles ont très tôtprésagée. Crise que leurs censeurs n'ont assurément pas flairée puisque,jusqu'à ce qu'elle explose, ils leurs reprochaient dans l'affaire desplacements la «frilosité» de leur choix et dénoncé le report de laprivatisation du CPA. Une énième manÅ“uvre dilatoire de cercles du pouvoiropposés par intérêt à cette démarche. Ces milieux se font aujourd'hui discrets,leurs analyses critiques et le procès qu'ils ont instruit contre l'Etat sur cesdeux dossiers ayant été contredits par les faits. Ils seraient certainementremontés au créneau du désaveu et de la polémique accusatrice, si lesresponsables des finances de l'Etat ayant opté pour leurs thèses, avaient faitle choix de la prise de risque se traduisant par des conséquencespréjudiciables pour les avoirs du pays à l'étranger et l'avenir de l'une desplus grandes institutions bancaires du pays.Il nous reste à espérer, comme le soutient Karim Djoudi,que la crise financière internationale, en train de se transformer en criseéconomique, n'ait pas d'effets dévastateurs par d'autres biais sur les financeset l'économie du pays. C'est là malheureusement une situation qui ne dépend pasd'une quelconque initiative des pouvoirs publics, mais de l'évolution de lacrise. Si elle vient, pour cause de récession, affecter les cours pétroliers àla baisse, l'Algérie sera forcément secouée.La critique pérenne dont les autorités ne sauronts'exonérer, est qu'elles n'ont pas su ou voulu mettre en oeuvre une stratégieéconomique ayant pour finalité au moins d'atténuer la vulnérabilité du pays parsa dépendance à la ressource des hydrocarbures.
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Posté Le : 05/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com