La critique cinématographique selon Djoher Amhis 13e festival du film amazigh

Djoher Amhis, pour qui le rôle du critique ne consiste pas à ruiner la carrière d'un film ou d'un cinéaste, a estimé que la critique de cinéma doit exprimer la perception du public, d'où l'intérêt, a-t-elle dit, d'une relation solide entre le critique, le public et le cinéma. « Le cinéma est une question de liberté. Celui ou celle qui ne respecte pas la liberté de création et la vision personnelle du cinéaste sur le monde ne devrait pas intégrer le monde de la critique », estime-t-elle. Conséquence : « Une critique sert dans un premier temps à guider, à orienter le spectateur. Elle peut donc être une sorte balancier si le spectateur est réticent à propos de tel ou tel film. Dans un second temps, elle peut confirmer l'idée qu'il se fait d'un film, ou au contraire, la modifier. En ce sens, la critique contribue à envisager la possibilité d'un autre avis que le sien. » Concernant le financement des films, Mme Djoher Amhis ainsi que plusieurs cinéastes étaient unanimes à soutenir l'idée de la création d'un fonds d'aide cinématographique dédié aux réalisateurs des pays méditerranéens. Sur ce sujet justement, le critique de cinéma Ahmed Bédjaoui signale que le renforcement de la coopération cinématographique et audiovisuelle entre professionnels et institutions de cinéma des deux rives, est « le seul capable de restaurer une image forte du partenariat euro-méditerranéen », tout en soulignant que la « Méditerranée réunit autour de ses rives une mosaïques de pays et de cultures qui doivent apprendre à vivre en bon voisinage, en apprenant à dialoguer entre eux ». Pour lui, le plus important est le lancement d'un programme d'échanges entre écoles et organismes de formation cinématographique, à travers des ateliers thématiques en rapport avec les métiers du cinéma, et la multiplication de festivals et de rencontres consacrées au film méditerranéen.