Les gens affluent sans répit et s'entassent dans les couloirsLe débrayage des médecins résidents s'est répercuté de façon négative sur les prestations offertes aux citoyens dans les structures de santé publique.
Le secteur de la santé s'enlise dans les bas-fonds d'une crise sans précédent. Aucune solution ne se dessine pour la grève des médecins résidents qui durcissent de plus en plus le ton de leur contestation. Après que ces derniers ont boycotté toutes les gardes dans les structures de santé publique, les autorités ont pris les dispositions qu'elles jugent nécessaires pour remédier tant bien que mal à cette situation. Face à cela, les deux parties continuent de s'accuser mutuellement du pourrissement d'une situation, dont l'issue demeure de plus en plus incertaine.
Ces mesures, les médecins grévistes n'ont pas tardé à les dénoncer. Dans un communiqué du Camra, les médecins résidents du CHU d'Oran, ont condamné «les actes d'intimidation et de menace orchestrés par certains administrateurs afin de dissuader les médecins les plus engagés dans le mouvement de renoncer à la cause pour laquelle tant de sacrifices ont été consentis.» Ils ont ainsi indiqué que les initiateurs de ces pressions agissent hors du cadre de la loi, et ce, dans la mesure où le médecin résident n'est ni «travailleur» ni «fonctionnaire». Par conséquent, «les dispositions de certaines lois ne les concerne point». Par ailleurs, le document argumente le fait que «le médecin résident n'est assujetti légalement qu'à son statut qui stipule dans son article 2, qu'il est praticien de santé en formation, et qu'il ne fait que procéder à différents actes de soins à des fins exclusivement pédagogiques. Une déclaration récente qui, explique le Camra, a émané du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, qui a statué sur cette question. Par conséquent, «toute réquisition d'un médecin en sa qualité de résident est donc illégale et invalide», note le même document.
Par ailleurs, il faut dire que le débrayage illimité entamé par les médecins résidents depuis le mois de novembre dernier, s'est répercuté de façon négative sur les prestations offertes aux citoyens dans les structures de santé publique. Mais avec le passage des protestataires à l'étape du boycott des gardes, les perturbations n'ont fait que se creuser davantage. En effet, de nombreux cas nécessitant une prise en charge au niveau des établissements hospitaliers se font envoyer quotidiennement d'hôpital en hôpital, faute d'effectif, pour recevoir le malade. Cela est d'autant plus alarmant qu'il s'agit de personnes qui doivent être prises en charge très rapidement au risque que leur état ne s'aggrave. Certains citoyens parlent ainsi de prise d'otages, et que dans toute cette affaire ce sont finalement les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées qui sont les plus pénalisés. Il est vrai que depuis l'arrêt des gardes de nuit notamment, le service des urgences se retrouve complètement dépassé. Les gens affluent sans répit et s'entassent dans les couloirs, mais il n'y a pas grand monde pour les recevoir. Ce qui tend à mettre à vif les nerfs de tous. De leur côté, les blouses blanches se défendent en affirmant que c'est là une action nécessaire pour mettre la pression sur la tutelle pour qu'elle cède enfin aux préoccupations exprimées par l'ensemble des médecins résidents.
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Posté Le : 03/05/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Massiva ZEHRAOUI
Source : www.lexpressiondz.com