Algérie

La crise s'aiguise



Alors que Abdelkader Saâdi a convoqué un congrès pour vendredi et samedi prochains, ses détracteurs ont prévu de tenir une session extraordinaire du comité central de Talaie el-Hourriyet, demain mercredi.Il a beau minimiser de son ampleur, le président intérimaire de Talaie el-Houriyet ne pouvait contenir en intra muros la crise qui couvait au sein du parti depuis presque le retrait de son fondateur, Ali Benflis, fin décembre 2019.
Une crise qui semble s'attiser davantage maintenant que les élections législatives anticipées sont annoncées pour le 12 juin prochain.
En effet, cette perspective a permis d'étaler au grand jour cette crise, le président intérimaire tentant d'opérer un forcing à l'effet d'y aller sans ses détracteurs. Il a, pour ce faire, prévu de tenir le tant attendu congrès maintes fois reporté, le week-end prochain à l'effet de se débarrasser de ses contradicteurs.
Ces derniers, qui ont flairé le coup, viennent de saisir le ministre de l'Intérieur, à l'effet de dénoncer et de s'opposer énergiquement à l'organisation de ce congrès qu'ils qualifient d'«illégitime». Une démarche qui vise à «saborder», selon eux, la démarche entreprise le 28 février dernier par la quasi-totalité des membres du bureau politique tendant à appeler en urgence à une session extraordinaire du comité central prévue pour demain mercredi, et ce, en conformité avec l'article 54 des statuts du parti.
Les détracteurs de Abdelkader Saâdi qualifient sa démarche de «fuite en avant en engageant un coup de force par l'organisation d'un congrès falsifié auquel sont conviés des dizaines, voire des centaines d'individus n'ayant aucun lien avec le parti, violant ainsi frontalement la loi organique relative aux partis politiques et excluant, par ailleurs, la quasi-majorité des membres du comité central et des délégués initialement inscrits sur les listes des congressistes».
Rappelant que le 28 décembre 2019, le comité central, instance suprême du parti entre deux congrès, réuni en session extraordinaire, a décidé de la mise en place d'une instance nationale composée des membres du bureau politique ainsi que de membres du comité central, chargée de la préparation du premier congrès du parti, ces détracteurs accusent Saâdi d'avoir «constamment refusé d'installer cette instance malgré l'insistance et les rappels incessants de membres du bureau politique, de membres du comité central et de responsables au niveau des wilayas». L'objectif étant, ajoutent-ils, d'«exclure cette instance afin d'organiser, seul, son congrès en usant de pratiques datant du siècle dernier que nous pensions révolues et inconnues dans les rouages de notre parti, qui ont fini par mener à une véritable impasse».
Face à cette situation, le bureau politique a demandé à maintes reprises au président par intérim de convoquer une session du comité central, seule instance habilitée par la loi à régler cette crise, qui ne s'est pas réuni depuis sa septième session ordinaire tenue le 26 septembre 2019.
Dans un souci de mettre de l'ordre dans les rangs du parti et de préparer sereinement les assises du premier congrès du parti, l'organisation d'une session extraordinaire du comité central à la demande des 2/3 de ses membres s'imposait, estiment ces contestataires qui affirment que la «très large majorité de la direction du parti, bureau politique et comité central, dénonce l'attitude et l'agissement irresponsables du président par intérim et s'oppose fermement à la tenue de ce simulacre de congrès».
Le parti a «perdu son âme»
Contacté hier, un membre du secrétariat national du parti avoue n'avoir plus remis les pieds au siège national du parti depuis un bon bout de temps. Pour notre interlocuteur qui a requis l'anonymat, Talaie el-Hourriyet a «perdu son âme juste après le retrait de Benflis et la guerre de positionnement en prévision des futures échéances électorales fait rage».
Notre source reproche notamment à Saâdi de gérer le parti en «solo», voulant pour preuve sa rencontre avec le chef de l'Etat dans l'ignorance totale des membres de la direction du parti de cette invitation.
M. K.


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