Algérie

La crise persiste à l'Erenav-Béjaïa ENTREPRISE DE REPARATION NAVALE



En grève depuis 28 jours pour exiger la réintégration de quatre de leurs camarades syndicalistes et l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de six autres travailleurs, les employés de l'Erenav reviennent à la charge dans une déclaration rendue publique, hier, pour affirmer leur refus de «se plier aux injustices commises par la direction de l'unité qui s'appuie sur trois syndicalistes démissionnaires pour des manoeuvres diaboliques de division des rangs des travailleurs en usant de mensonges et de menaces de licenciement à l'encontre des travailleurs».
Cette nouvelle sortie des travailleurs de l'Erenav trouve sa raison d'être dans la situation de blocage qui continue à miner cette unité. La crise est si persistante que les travailleurs ont cru bon de faire appel au soutien de leurs camarades des autres unités d'Alger et d'Oran à se solidariser activement avec eux, ainsi que l'union de wilaya et l'inspection du travail pour «faire avancer leurs droits et leurs intérêts collectifs avant tout et de lutter avec acharnement contre la hogra et l'exploitation de tous les travailleurs». «Nous appelons fraternellement nos camarades travailleurs à déjouer ces manoeuvres qui ne font que nous éloigner des objectifs fixés par la grève», écrivent-ils dans leur document, mettant en exergue «leur rejet des mesures abusives et arbitraires du directeur dans ses tentatives de casser la mobilisation des travailleurs». Voilà un mois que les travailleurs et la direction de l'entreprise s'entre-déchirent. Un bras de fer qui n'est pas sans provoquer un préjudice sur la trésorerie de l'entreprise qui «enregistre un manque à gagner de l'ordre de 600 millions de dinars», dira le directeur de l'entreprise. Aucune solution ne semble se dessiner à l'horizon tant les deux parties campent sur leurs positions respectives.
D'un côté, les travailleurs exigent la réintégration sans condition de trois cadres syndicaux sanctionnés et «injustement» écartés des effectifs de l'entreprise, le paiement des heures supplémentaires et la qualification d'office et une revalorisation des salaires et leur alignement avec ceux de l'unité d'Alger» et de l'autre, la direction qui ne veut rien entendre, estimant que les travailleurs de la succursale de Béjaïa auraient été manipulés. Le président-directeur général de l'entreprise invite, depuis Alger, les deux parties à la négociation pour trouver un accord et reprendre le travail sans tarder. Evoquant un cahier des charges qui requiert l'apport de tous les travailleurs, y compris les contractuels qui ont bénéficié d'une formation, il a promis qu'aucun travailleur ne sera licencié allant jusqu'à avancer le renforcement des effectifs de l'Erenav de Béjaïa. Les travailleurs de l'Erenav de Béjaïa ne l'entendent pas de la même oreille, ils mettent en avant la «fin de contrat signifiée à tous les agents de sécurité, pour déstabiliser l'unité et mettre en péril les emplois et notre avenir» dénonçant fermement «la seule réponse de la direction, qui n'est que mépris et manipulation, poussant les travailleurs à l'affrontement et aux dépassements qui ne seront en aucuns cas de la responsabilité des travailleurs unis». A présent, les travailleurs de l'Erenav de Béjaïa, loin de faire dans la fuite en avant, exigent un engagement écrit dûment signé par la direction garantissant «la prise en charge effective de nos revendications, la sauvegarde de nos emplois et le respect de la dignité des travailleurs et de leur liberté de s'organiser». La représentation de la Centrale syndicale Ugta n'est pas restée en marge de ce bras de fer. Outre la marche de soutien qu'elle a initiée, l'Ugta a rendu publique une déclaration estimant qu'«au moment où le monde du travail s'attend à une sortie de crise, c'est l'incertitude et d'autres menaces qui viennent ternir son paysage» mettant en exergue les nombreux «dysfonctionnements» qui frappent de plein fouet le secteur économique. Un secteur qui se singularise par de sempiternelles crises.


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