Algérie

La crise persiste



Ca bouge à l'Ecole normale supérieure
Les étudiants des écoles normales supérieures des enseignants appellent les autorités à prendre en compte leurs préoccupations et de sortir de leur mutisme.
Les Ecoles normales supérieures des enseignants (ENS) s'enlisent dans les bas-fonds d'une crise sans précédent. La paralysie qui marque ces institutions depuis le mois de novembre 2017, persiste à ce jour. «La reprise des cours n'est pas à l'ordre du jour», a affirmé hier à L'Expression, l'un des représentants des étudiants de l'ENS Kouba. Il a précisé dans ce sens, que «seuls les étudiants de l'ENS de la wilaya de Laghouat ont récemment rejoint leurs établissements», soulignant qu'en ce qui concerne le reste des écoles au niveau national, la grève est maintenue quoi qu'il arrive. Et pour cause, nous explique-t-il, «aucune issue ne se profile à l'horizon», déplorant le «mutisme des responsables du ministère de l'Education nationale face aux préoccupations exprimées par l'ensemble des étudiants». Le même représentant nous a avancé que les sollicitations des protestataires à l'endroit de la tutelle n'ont été que trop nombreuses, mais que ses représentants «ont tout bonnement refusé ne serait-ce qu'une simple concertation autour du fond de l'ensemble des revendications soulevées depuis des années». Evoquant les rencontres avec le ministère de l'Enseignement supérieur, il dira que ce département «n'est pas en mesure de répondre à nos principales exigences car ces dernières sortent de son champ d'action». Etant donné le fait que les grévistes ne peuvent s'en remettre qu'au ministère de l'Education, le délégué dénonce l'indifférence de Nouria Benghebrit à leur égard. «Nous n'avons eu aucun communiqué de la part de la responsable du secteur, pas le moindre signe de vie, cela est incroyable», a-t-il regretté, insistant que ce comportement qui s'apparente à de «l'indifférence» ne résoudra en rien la situation. Et d'ajouter, «nous attendons de la ministre qu'elle intervienne pour notre cas comme elle l'a fait pour le Cnapeste dernièrement», précisant que les étudiants de l'ENS sont de futurs enseignants et «doivent être considérés comme tels.» D'autant plus, fait-il savoir, qu'il s'agit de réclamer des droits légitimes. Soutenant encore que les protestataires attendent des propositions de la tutelle: «Cela nous permettra de réfléchir ensemble aux solutions qui arrangeront tout le monde», a-t-il insisté. En outre, il a fait savoir que certains enseignants de l'ENS ont pris l'initiative d'adresser une lettre à l'endroit du président de la République pour donner suite à cette affaire.
Il interpelle par ailleurs sur les proportions alarmantes que prend le problème, exprimant son profond regret de n'être pas loin de l'année blanche sans que les autorités concernées ne daignent bouger le petit doigt. Toutefois, il explique que le recours à la grève est le seul moyen pour les étudiants de l'ENS de crier leur détresse. Aux garanties et aux assurances de Nouria Benghebrit, le représentant des étudiants répond que «les propos de la ministre en notre faveur demeurent théoriques et ne s'appliquent pas sur le terrain». Il rappellera que les revendications principales ont trait à l'article 4 du contrat les liant au ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur et qui leur ouvre la priorité dans le recrutement des enseignants et ce, au niveau de leurs wilayas de résidence. Ainsi, il a fait état de la résolution des étudiants des ENS de poursuivre coûte que coûte la grève, jusqu'à ce que la tutelle prenne en compte les réels besoins des contestataires. Pour rappel, des actions d'envergure ont été menées par les étudiants des ENS de tout le pays. Ces derniers ont tenu des sit-in et des marches de façon régulière. La dernière en date qui a eu lieu dans la wilaya de Constantine, a été violemment empêchée par les forces de l'ordre. En réaction, d'autres rassemblements ont été organisés en guise de solidarité dans d'autres wilayas.


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