Algérie

"La crise nous a appris à conjuguer nos efforts"



Membre du conseil de sécurité de wilaya, le président de l'APC de Batna, Noureddine Melakhessou, veille au grain et au suivi de la situation épidémiologique de la Covid-19 qui prévaut dans sa commune.Liberté : Comment votre commune a-t-elle fait face à la crise du coronavirus '
Noureddine Melakhessou : Depuis l'enregistrement des premiers cas de coronavirus au niveau national, l'APC a entamé des opérations de désinfection à travers les quatorze circonscriptions administratives de la commune à partir du 16 mars. L'opération se poursuit jusqu'à ce jour. Le bureau d'hygiène communal a été impliqué dans l'opération afin d'atténuer la propagation du virus. Outre les cités qui connaissent une grande densité, nous avons aussi ciblé les grands espaces commerciaux qui connaissent une affluence importante des citoyens. À cet effet, nous avons touché 200 points dont aussi les structures sanitaires, des administrations publiques, la gare routière, le siège de la wilaya, la cour, le tribunal, les sièges de la daïra et de l'APC et les structures et entreprises publiques.
Nous avons même contribué à la désinfection des structures relevant de l'ANP dont l'école des cadets et l'école supérieure des blindés d'Oued Chaâba... Mieux, dans le cadre de la solidarité entre les collectivités locales, nous avons porté aide à plusieurs communes limitrophes, notamment Fesdis et Oued El-Chaâba. Côté solidarité, outre le fait d'avoir offert 2050 colis aux familles nécessiteuses de la commune, les membres de l'assemblée ont adhéré à l'effort national en versant un mois de salaire au fonds national. Je tiens à souligner que les moyens existent et nous n'avons rencontré aucun problème. Nous avons pu mobiliser une équipe de travailleurs rien que pour les opérations de désinfection manuelle. Il a aussi été procédé à des opérations de nettoyage et de désinfection en partenariat avec les entreprises Clean-Bat, l'ONA, la CCLS, le service des forêts ainsi que la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale.
Les citoyens de votre commune se sont-ils impliqués dans la lutte contre le coronavirus ' Quel a été leur rôle '
Absolument ! Les opérations de décontamination qui ont touché les cités résidentielles ont été menées conjointement avec les habitants qui se sont sentis directement concernés. En effet, ils ont montré un degré de conscience qui les honore. Les associations et comités de quartier ont mis la main à la pâte en aidant les travailleurs et agents réquisitionnés par l'APC. Il faut noter que les services de l'APC ne peuvent pas gérer seuls cette pandémie. La participation de tout un chacun est nécessaire. Les opérations de sensibilisation tous azimuts ont été menées en étroite collaboration avec la société civile dont, notamment, les services de police, la direction du commerce, le Croissant-Rouge algérien et les Scouts musulmans algériens. Nous avons touché les commerçants des souks et marchés dont celui de Bordj El-Ghoula, le marché du hall central, El-Rahba, le marché Kechida, le marché de la rue Nouaoura, Laouaouta, ainsi que les marchés spécialisés dans l'habillement. Nous avons beaucoup insisté sur l'importance de la distanciation physique lors des transactions commerciales. Les acteurs de la société civile ont aussi procédé à la distribution de dépliants de sensibilisation ainsi que des produits de protection (gel et masques).
La pandémie a révélé des failles en matière de gestion de situation de crise au niveau local. Faut-il, à la faveur de cette crise, revoir le statut de la commune en lui accordant des compétences larges pouvant lui permettre de mieux gérer les affaires publiques '
Tout à fait. La commune est toujours pointée du doigt. Du coup, elle doit avoir davantage de prérogatives. Certes, la gestion actuelle n'est pas chaotique, car le président de l'APC du chef-lieu de wilaya fait partie de la commission de sécurité de wilaya. Cependant, on espère doter les communes d'outils pour faire face aux crises, cela permettra de prendre les décisions qu'il faut en temps opportun. Le maire doit être le premier magistrat de la ville. On peut même associer les citoyens à la prise de décision concernant la gestion des crises et des pandémies. Nous attendons à ce que le code des collectivités locales octroie plus de prérogatives aux élus locaux et aux assemblées communales qui sont le noyau de l'Etat.
Comment envisagez-vous le devenir de votre commune après la pandémie '
Cette crise nous a appris beaucoup de choses. Depuis le début de la pandémie dans la wilaya de Batna en général et notre commune en particulier, nous avons appris à conjuguer nos efforts. Dans notre assemblée, élus locaux et administratifs, nous n'avons épargné aucun effort pour être au service des habitants de nos délégations communales. Nous avons aussi constaté un éveil de la conscience chez nos concitoyens qui se sont dès les premiers jours largement mobilisés. Ils ont ainsi contribué aux différentes opérations menées. Nous sommes sûrs que l'après-coronavirus ne sera jamais comme avant. La solidarité et la conscience des habitants de Batna à l'instar de tous les Algériens primeront sur toute autre considération.


Propos recueillis par : FAOUZI SENOUSSAOUI


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