Algérie

La crise financière et l'instabilité des clubs, les principaux facteurs



Contrairement aux précédentes saisons, la saison 2020-2021 de la Ligue 1 algérienne a connu cet été un véritable exode de ses meilleurs joueurs. En effet, pas moins de 21 joueurs des différents clubs de l'élite ont préféré monnayer leur talent en dehors de l'Algérie. Un simple transfert entre clubs locaux ne les intéresse plus. C'est plutôt une expérience à l'étranger, des fois même vers l'inconnu, au profit des clubs beaucoup moins huppés que les leurs. Le joueur algérien d'aujourd'hui est plus convaincu du championnat irakien que du championnat national ! Un véritable phénomène lié à plusieurs facteurs, principalement par rapport à l'aspect financier.Toutefois, et si la politique de certains clubs est basée sur le transfert à l'étranger de joueurs qu'ils forment à l'image du Paradou AC, il en demeure qu'aujourd'hui les autres clubs n'arrivent plus à convaincre même leurs meilleurs joueurs, le cas pour le club champion en titre, le CR Belouizdad avec son meilleur joueur, le meilleur même au niveau national, Amir Sayoud, qui a opté pour un club saoudien, ou encore la JS Kabylie qui perd également ses meilleurs joueurs, Bencherifa, Hamroune ou encore Souyad pour des clubs marocains et égyptiens, en passant également par l'Entente de Sétif, avec Amoura (Lugano, suisse), Ghacha (Antalia, Turquie) et la JS Saoura qui laisse filer son meilleur élément Billel Messaoudi (prêt à Courtrai, Belgique). Mais si certains ont préféré émigrer afin d'améliorer leurs performances, certains sont plutôt à la recherche d'une stabilité et assurance financières, sinon comment expliquer le nombre important de joueurs qui partent pour le championnat tunisien, à l'image de Laouafi (ESS) qui opte pour l'Etoile du Sahel, ou encore Lamara du MCA, pour le même club. Mais il y a encore d'autres qui optent même pour des clubs irakiens, comme c'est le cas de Touil (WAT) qui s'est engagé en faveur du club de Zaoura en Irak ou encore Hamia (ASAM) et Amokran (CSC) et qui ont rejoint cet été le club de Diouania, et El Chourta en Irak également.
Selon certains techniciens algériens : "Le joueur algérien est toujours à la recherche de la stabilité. Pour ceux qui partent en Europe en particulier, il est clair qu'ils cherchent à améliorer leur niveau et développer leur carrière, tout en espérant un jour faire partie de la sélection nationale qui devient depuis un certain moment une véritable attraction pour les joueurs", explique l'ex- international, champion d'Afrique 1990, Si Tahar Cherif El-Ouzani qui lie également cet exode aux problèmes financiers que vivent certains joueurs : "Les problèmes financiers ainsi que le manque des infrastructures dignes et des résultats non motivants au niveau des clubs favorisent notamment le départ des joueurs qui cherchent toujours leur confort". "Je comprendrais peut-être la catégorie des joueurs qui cherchent le meilleur pour leur carrière et leurperformance, mais je ne comprends pas par contre le départ de certains joueurs vers des clubs ou des championnats moins importants que le nôtre. C'est inexplicable pour moi", ajoute Cherif El-Ouzani.
"Il y a deux facteurs qui ont provoqué ce phénomène de départ massif des joueurs vers l'étranger cette saison plus que les précédentes. C'est cette instabilité des clubs et le mode de gestion de certains dirigeants ont fait fuir les joueurs. Il n'y a qu'à voir le nombre de litiges entre joueurs et les directions des clubs au niveau de la Chambre nationale des résolutions et litiges (CNRL) pour comprendre le fond du problème. Les fausses promesses et la crise financière sont le facteur n°1 qui pousse les joueurs à aller chercher ailleurs, tout en constatant que la situation est la même au niveau local", dira de son côté le nouvel entraîneur du MC Oran, Azedine Ait Djoudi.
Ce dernier révèle également : "Que le phénomène est grave concernant le nombre de litiges des joueurs qui dépasse les 300 cas. Une situation dramatique qui fait qu'aujourd'hui la LFP est débordée et ne sait plus comment gérer cette situation". Pour l'ex-entraîneur de l'ASAM, JSK, USMA et ESS, : "Cet exode des joueurs pousse maintenant les dirigeants des clubs à chercher des joueurs de la seconde catégorie. Il y a, certes, des talents à dénicher, mais la plupart recrutent des amateurs pour manque de moyens financiers et cela provoquera à mon avis une baisse encore importante du niveau de notre championnat national", explique-t-il.

Ahmed Ifticen


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