Algérie

La crise fait craindre le pire



La crise fait craindre le pire
La baisse des importations de véhicules et, par ricochet, du nombre des nouvelles immatriculations plonge le secteur des assurances dans les turbulences. Il y a trois ans, les importations de voitures culminaient à près de 450 000 unités par an, elles ont chuté à moins de 300 000 véhicules en 2015.Le secteur des assurances pâtit des effets de la crise. Il est parmi les premiers à en payer les pots cassés. La baisse des importations de véhicules, la dépréciation de la monnaie nationale face aux principales devises et le repli des dépenses d'équipement (-16% en 2016) font avaler les poires d'angoisse aux assureurs de la place.Le secteur, soutenu jusqu'ici par les ventes de la branche automobile et le poids de la commande publique, voit des dangers, non des moindres, peser sur la croissance de ses profits et l'équilibre budgétaire des acteurs. La baisse des importations de véhicules et, par ricochet, du nombre des nouvelles immatriculations plonge le secteur des assurances dans les turbulences. Il y a trois ans, les importations de voitures culminaient à près de 450 000 unités par an. Le volume a chuté à moins de 300 000 véhicules en 2015.Les prévisionnistes les plus optimistes tablent sur un flux de 152 000 véhicules pour 2016. «Le nombre des nouvelles immatriculations a été divisé par trois pratiquement», souligne Hassan Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, qui évoque, sur la lancée, une tendance nouvelle chez les consommateurs, rechignant de plus en plus à souscrire aux packages traditionnels de l'assurance «tous risques». Un état d'esprit confirmé par le directeur général d'AXA Algérie qui disait hier, lors d'un point de presse animé à Alger, ressentir «une frilosité» chez les assurés.Bien plus que cela, «dans nos activités, on ressent un ralentissement», témoigne Adlane Mecellem, directeur général d'AXA Algérie. Outre la baisse des importations de voitures, la dépréciation du dinar et la baisse des dépenses d'équipement pèsent sur l'activité des assureurs. Le gel et l'ajournement de certains projets inscrits dans l'agenda du gouvernement au titre du plan quinquennal 2015-2019 «sont un potentiel assurable qui échappe au marché des assurances», estime Hassan Khelifati.Après une année 2015 déjà décevante, où les assureurs ont conservé un léger équilibre, 2016 s'annonce encore «plus dure et plus difficile», prévoit le PDG d'Alliance Assurances, tant la loi de finances de l'exercice en cours prévoit une coupe budgétaire de 16% dans l'équipement, la plus importante depuis des décennies. La dépréciation du dinar, amorcée depuis la mi-2014, se fait sentir à deux niveaux ; l'érosion du pouvoir d'achat impose aux consommateurs un autre train de vie. Bien évidemment, il est conseillé de prendre la poudre de l'escampette en temps d'inflation et d'érosion du pouvoir d'achat.Un réflexe qui a la peau dure et qui se fait sentir chez les assurés, de plus en plus regardants sur la valeur des contrats d'assurance. Cette assurance est souvent indexée au coût du véhicule et de la pièce de rechange, fait remarquer le patron d'AXA Algérie, conforté dans ses opinions par Hassan Khelifati, qui estime entre 30 et 40% la hausse des couvertures des sinistres sous l'effet du renchérissement des coûts des pièces de rechange automobiles.Pour la dépréciation du dinar, il est pratiquement impossible de prévoir le point de retournement, tant le mouvement baissier des cours du brut persiste sur les marchés mondiaux. Son effet et celui de la dépréciation du dinar sont catastrophiques pour les entreprises. Les compagnies d'assurance ne sont pas en reste. Face à une telle situation, les assureurs ont les pieds et poings liés, tant ils sont confrontés à une contrainte réglementaire qui fait que les prix ne sont pas libres pour la partie obligatoire (RC).




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