Ils ont tous rigolé à se déchirer la rate. Ils le prenaient pour un taré. «Vas-y, répète ce que tu penses être une analyse lucide de la situation fel bled». Le «taré» nullement gêné, se faisait un malin plaisir de souligner sa grande vision des choses et de répéter à qui voulait bien l'entendre ses thèses.« Moi, je vous le dis, quitte à vous paraître ridicule, que la crise saisonnière et la grippe financière qui affectent toute la planète ne peuvent pas faire de dégât chez nous car on est immunisés. Est-ce que vous pensez que la crise saisonnière est plus grave que la peste ' Non ! amala la peste elle est déjà passée, sans faire de dégâts. En plus nos rats sont tellement bien alimentés qu'ils ont fait alliance avec les chats. Il y en a pour tout le monde, donc pourquoi nous entretuer. Les habitants jettent plus qu'ils ne consomment. Ya qu'à voir le soir. Des chiens errants, des chats et des rats bouffent à la même poubelle. C'est le grand amour. Ni bagarre ni lutte. Mieux, intelligents qu'ils sont, ils laissent d'abord la place aux enfants de la rue. Cette nouvelle population qui ne vit que le soir. Ce terreau pour le recrutement des futurs cadres des bandes organisées.Quant à la grippe financière c'est du khorti. Du bluff. Des milliards de dinars s'en vont en fumée. Des scandales financiers font les unes des journaux. Chaque fois on dit que cela va asphyxier l'économie du bled. Chaque fois, s'est tassé comme si de rien n'était. On nous occupe à parler des détourneurs. De ces prète-noms condamnés par contumace. Ou emprisonnés dans des villas à l'étranger. Ils sont vite oubliés. Après on nous sort cette histoire de suspension des crédits à la consommation. C'est la grippe financière disent-ils. Oualou rien de tout cela. Les banques ne pourront plus octroyer des crédits, mais les concessionnaires d'automobiles vont les remplacer. Au lieu de transiter par la banque, on ira, directement, négocier notre crédit avec le fournisseur qui s'offrira toutes les garanties de remboursement, grâce aux contrats qu'il signera avec les assurances et les banquiers… et ça sera « intérêts moitié-moitié ». Si vous n'avez rien compris ce n'est pas de ma faute. La crise saisonnière et la grippe financière c'est une quatrième guerre mondiale qui ne dit pas son nom. »Et c'est toute l'assistance qui se remet à rire…
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Posté Le : 16/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Guellil
Source : www.lequotidien-oran.com