La crise en Syrie boucle sa neuvième année avec des conséquences dévastatrices

La crise en Syrie boucle sa neuvième année sans que les différents acteurs n'aient réussi à trouver une issue à ce conflit qui dure depuis mars 2011 et dont les conséquences sont des plus dévastatrices.Durant ces neuf années de conflit, la Syrie est devenue un terrain d'affrontements et d'influences étrangères où les civils continuent de payer le plus lourd tribut de ce conflit, qui a couté la vie à plus de 380.000 personnes, selon des chiffres des Nations Unies.
Les forces armées syriennes et leurs soutiens ont réussi par leur opiniâtreté et leur esprit combatif après des années de lutte antiterroriste à prendre en échec le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech), qui a fait régner la terreur au Moyen-Orient et mené des attentats sanglants en Europe.
Malgré un retrait amorcé fin 2019, des troupes américaines sont toujours présentes dans le nord-est, où opèrent des milices kurdes contre les groupes terroristes.
La Turquie voisine, qui accueille 3,6 millions de réfugiés syriens, a déployé récemment des troupes dans le nord syrien et a lancé une série d'opérations militaires contre les forces kurdes avant qu'une confrontation directe ne la dresse face à l'armée syrienne, dans le nord-ouest syrien, près de sa frontière.
Appuyées par l'aviation russe, les forces du gouvernement syrien ont repris plus de 70% du territoire et le président syrien Bachar El Assad est aujourd'hui plus que jamais en position de force. A terme, Damas veut reprendre le contrôle de l'ensemble du pays.
Toutefois, un principal foyer des groupes armés demeure dans la région d'Idleb (nord-ouest) qui représente l'ultime grand bastion des groupes terroristes.
La guerre en Syrie a annihilé l'économie et rasé des dizaines de villes, provoquant l'exode de plus de 11 millions de personnes: des déplacés ou des réfugiés se pressant parfois aux frontières de l'Europe.
Il s'agit de la plus grande vague de déplacements au monde depuis la seconde guerre mondiale. La genèse du conflit remonte exactement en mars 2011 et c'est dans la ville de Deraa (sud) que l'étincelle de la crise s'est allumée, avant de se militariser avec le temps, impliquant des groupes terroristes faisant de la Syrie un terrain d'influence étrangère.
- La guerre a laminé les infrastructures du pays -
Début mars, Ankara a négocié avec Moscou un cessez-le-feu dans la région d'Idleb, près de la frontière turque, mais la trêve reste fragile.
Les combats dans la région ont provoqué, depuis décembre, la fuite selon l'ONU d'environ un million de personnes, poussées vers la frontière turque, faisant craindre à Ankara un nouvel afflux sur son territoire. Refusant ce nouveau fardeau, la Turquie a annoncé fin février l'ouverture de ses portes à tous les demandeurs d'asile souhaitant rejoindre l'Europe.
Et pour les habitants de la capitale syrienne, la guerre est loin d'être finie et ses séquelles ne cicatrisent pas. Force est de constater aujourd'hui que la guerre a ruiné le pays et jeté sur la route de l'exil plus de la moitié de sa population.
Si les offensives se poursuivent encore sur certains fronts en Syrie, Damas connaît depuis 2018 un calme relatif. Les forces gouvernementales ont délogé groupes armés et les terroristes de quartiers périphériques et de sa proche banlieue, au terme d'un déluge de feu et d'offensives militaires successives.
Les habitants des territoires sous contrôle du gouvernement vivent un quotidien d'"après-guerre" , marqué par des rationnements de carburants, des pénuries de certains produits et une inflation galopante, selon les médias.
Aujourd'hui, 83% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, selon l'ONU. La crise en Syrie a laminé les infrastructures du pays, entraînant des destructions estimées à quelque 400 milliards de dollars.