L'économie
mondiale a traversé, ces deux dernières années, une grave récession suscitée
par le cataclysme financier et l'effondrement de l'activité commerciale et
industrielle dans le monde. Ce ralentissement a pesé de ses effets sur la
croissance des économies à travers le monde. L'Algérie, qui n'est pas
totalement intégrée dans l'économie internationale, connaît et connaîtra fort
probablement dans un proche avenir des effets indirects de cette crise, mais
d'une manière moins sévère qu'en d'Europe par exemple. Le paiement de la dette
par anticipation, la constitution d'un fond de réserves et, surtout,
l'explosion des prix des hydrocarbures ont permet à l'Algérie, à court terme,
d'éviter un scénario catastrophe similaire à celui de 1986.
Malgré la sévérité de ses effets et l'ampleur
de ses préjudices pour le système capitaliste, cette crise est une nouvelle
opportunité pour l'Algérie afin de remettre en cause la suprématie imaginaire de
l'économie nationale. Une occasion de repenser un modèle de développement
permettant de réussir une réelle transition vers l'économie du marché, édifier
une croissance libérée de la dépendance aux hydrocarbures et de l'emprise de la
volatilité de leurs prix et effacer les avatars d'une politique de
développement jusque là, quasi chimérique. Une occasion de redresser l'économie
par l'exécution de profondes transformations structurelles qui engendreront des
effets sur l'économie réelle et sur l'emploi à long terme.
Une économie analogue à celle des voisins. La
Tunisie qui se base sur un développement humain très important (5% de
croissance en 2008) qui, malgré la dégradation de la conjoncture économique
mondiale, a exporté près de 4 milliards de $ de textiles (près de 22% des
exportations totales) et a généré 2,4 milliards de $ de recettes du tourisme
(avec plus de 7 millions visiteurs en 2008). L'économie tunisienne a reçu en
2008, l'équivalent de 2,3 milliards de $ d'IDE (textiles, services, énergie,...)
en augmentation de 54% par rapport à 2007 et représentent désormais 6,2% du
PIB) ou le Maroc qui focalise sa croissance (6,2% de croissance en 2008) sur
l'agriculture et le tourisme.
Ce développement doit s'effectuer dans tous
les secteurs au même temps aux prix de lourds investissements dans
l'agriculture, l'industrie, les services, le tourisme, entre autres. Le
développement de l'agriculture stimulera forcément le secteur agroalimentaire
national qui propulsera inévitablement le secteur industriel. Il faut oeuvrer
avec une politique motivante envers les PMI/PME (accès au crédit par exemple).
Cette stimulation aura pour but d'assurer une croissance de tous les secteurs
économiques et le développement du marché intérieur, qui permettra
indubitablement de résorber d'une manière efficace le chômage et aider à
réaliser une croissance rapide assurant la réussite d'une transition d'économie
rentière à une économie productive. Pour gagner le pari d'un développement
durable et pour atteindre son plein essor, l'agriculture doit prendre appui sur
une industrialisation basée sur l'utilisation raisonnable des ressources
naturelles répondant ainsi aux besoins de la population algérienne, ainsi
qu'aux besoins des générations futures.
Cela passe par un développement basé sur une
grande cohérence et une meilleure visibilité dans la politique économique,
éviter l'instabilité politique, juridique et sociale et, surtout, adopter des
règles de bonne gouvernance interne et donc, une politique socio-économique
hors la rente pétrolière qui devient le plus grand malheur de l'économie
algérienne. Il est temps de voir les acteurs économiques déterminer des vrais
objectifs et accomplir leurs véritables tâches.
*Laboratoire
d'Economie et de Sciences Sociales de Rennes
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 29/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Chabane
Source : www.lequotidien-oran.com