L'objet de cet article est d'analyser les nouvelles conditions de formation du marché matrimonial et les éléments de la crise qui rendent le mariage aujourd'hui problématique.
S'il faut croire la nouvelle théorie du mariage arabe, il importe moins de faire le choix de la cousine parallèle patrilinéaire que d'épouser au plus proche, ce qui laisse la place pour les stratégies les plus élaborées afin d'obéir à la règle sans céder sur le plan de l'intérêt. Cette disposition à éviter les mariages hasardeux et lointains (du point de vue de la parenté) et à choisir dans le cercle des proches continue de régir le comportement des familles dont la mobilité sociale est pourtant remarquable.
En vérité, l'extraordinaire rapidité des changements sociaux a empêché la mise en place d'un système d'alliances qui soit conforme aux positions sociales nouvellement acquises, de sorte qu'il y a un véritable décalage entre les pratiques et les attentes des acteurs sociaux.
Les conditions de la crise tiennent à cet écheveau de circonstances: individualisation des projets matrimoniaux, perturbation des filières, absence de lieux de rencontre, hostilité à l'égard des autres, autant de facteurs qui expliquent le repli, mais aussi le mariage tardif des nouvelles générations, en particulier celui des filles. Seuls les cadres semblent ébaucher un modèle qui présente les caractéristiques de la stabilité conjugale.
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Posté Le : 05/02/2024
Posté par : einstein
Ecrit par : - Adel Faouzi
Source : Insaniyat Volume 2, Numéro 1, Pages 59-77 1998-04-25