Algérie

La crise du Kenya s'impose au 10e Sommet de l'UA



Officiellement,le 10e Sommet ordinaire de l'Union africaine, qui se déroulera du jeudi ausamedi dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, devrait «plancher» sur lathématique du «Développement industriel africain». Pour aussi crucial etd'actualité que soit l'examen de cette problématique par les chefs d'Etat ducontinent, ceux-ci se verront toutefois contraints de lui consacrer un tempsrestreint. Forcés qu'ils seront de se confronter à des questions du moment,dont la délicatesse et l'urgence pour certaines rendent impossible l'évacuationou le différé.Aupremier rang de celles-ci, il y a la crise qui ébranle le Kenya et, parricochet, ternit encore plus l'image du continent, déjà passablement affectéepar d'autres conflits auxquels l'Union africaine n'a pu apporter de solution.Dans le cas du Kenya, où la contestation par l'opposition de la réélection duprésident Mwai Kibaki a dégénéré en affrontements tribaux, l'Union africainetente une médiation entre les parties en conflit, qu'elle a confiée àl'ex-secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. L'échec pour l'heure des effortsde celui-ci contraint le sommet à se prononcer sur la représentativité de ladélégation kenyane à ses travaux. Ce qui est un casse-tête, tant les avis etles appréciations sur les causes de la situation au Kenya sont divergents.Aceci s'ajoutera pour les chefs d'Etat africains l'épineuse question de laprésidence tournante de l'organisation, à laquelle le Soudan est à nouveaucandidat, après avoir vu sa candidature rejetée en 2006 et 2007 en raison de lacrise du Darfour et des pressions occidentales qui se sont alors exercées surl'Union pour la convaincre de l'inopportunité d'une présidence soudanaise.Moinsépineuse mais tout autant difficile à faire consensus, il y aura également lasuccession d'Alpha Oumar Konaré, président de la Commission exécutive del'Union. Konaré n'est pas candidat à sa propre succession parce que sa gestionde la commission a fait l'objet de critiques de la part d'Etats membres qui ontobtenu que soit diligenté un audit financier et administratif. Mais il s'en vasurtout parce qu'il n'a pas réussi à imposer sa réforme de l'Union, enparticulier celle de la commission.Sonremplacement, qui aurait pu n'être qu'une formalité, devient un enjeu politiqued'importance, car le choix de son successeur suscite d'âpres divergences entreles Etats membres divisés sur la nature des réformes à faire dans l'Union.Faceà ces urgences factuelles, le «Développement industriel de l'Afrique», dontsont censés débattre les chefs d'Etat du continent, passe malheureusement ausecond plan dans l'ordre du jour du sommet.Letout nouveau conflit kenyan, venu s'ajouter à la kyrielle d'autres déjà ouvertsà travers le continent, font que l'Afrique est la région du monde qui compte leplus de conflits. Tristes réalité et situation qui éclairent pathétiquement surl'impuissance de l'Union africaine face à ces déchaînements qui entravent,voire annihilent les efforts faits pour mener le continent sur la voie duprogrès.LeNEPAD a été l'initiative la plus globale et la plus rationnelle de l'Afriquedans sa quête de crédibilité. La crise qui vient d'ébranler le Kenya, jusque-làvitrine attrayante du continent, est à n'en point douter une rude épreuve pourle projet et ses défenseurs.


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