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La crise de l'eau s'aggrave


La crise de l'eau s'aggrave
Dans la matinée de ce dernier mercredi, à 8h, l'on avait cru que le calvaire généré par la rupture depuis plusieurs jours de l'alimentation en eau potable de la population de la wilaya d'Annaba , allait prendre fin.C'était aller trop vite en besogne. Aussitôt ouverte, la vanne de la principale conduite d'adduction de diamètre 600 à Boukhadra a éclaté. Une mauvaise maîtrise de la technique de l'opération d'ouverture en est la cause. Le wali Mohamed Salamani, qui s'est aussitôt déplacé sur le lieu de l'incident, a interpellé le premier responsable de l'Algérienne des eaux (ADE) sur le temps de la réparation. Sans même consulter ses proches collaborateurs techniciens de l'eau, ce dernier s'est empressé d'affirmer que la réparation nécessiterait 3 heures. Ce délai n'a pas été respecté. Les robinets de la commune du chef-lieu sont toujours à sec. «Le délai annoncé était pratiquement impossible à respecter du fait de la longue procédure de vidange et de remplissage de la conduite», a indiqué un ancien cadre de l'ADE contacté. Jusqu'à la fin de l'après-midi de cette même journée de mercredi, il n'y avait toujours pas d'eau à Annaba. Nos interlocuteurs, tous anciens cadres de l'ADE, ont affirmé que l'alimentation des habitants de la commune chef-lieu Annaba pourrait intervenir trois jours après. Cette rupture de l'alimentation en eau potable de la wilaya intervient après six jours de robinets à sec. Pas une seule goutte d'eau dans tous les logements, habitations individuelles, hôtels et autres sites à activités socioéconomiques. La majorité des commerces dont les cafés, restaurants, bains, hôtels, boulangeries et autres ont mis leurs personnels au chômage avant de fermer boutique. Cette situation dure depuis des mois. Elle a failli dégénérer en octobre 2017 lorsque la population s'est retrouvée confrontée à un manque chronique du précieux liquide. Sous la pression, les autorités locales sont intervenues. Elles ont été suivies de la visite de travail du ministre des Ressources en eau, Hocine Nécib. Ce dernier a décidé d'un train de mesures à même de mettre un terme au manque. Tout concorde à dire que les décideurs locaux de l'Algérienne des eaux (ADE) à Annaba en ont fait fi. Comme d'ailleurs, ils ne prendront pas en considération les conseils formulés par les membres de la commission d'enquête mis en place par le wali. Composée d'anciens cadres à la retraite spécialistes de la distribution de l'eau, cette commission est intervenue sur ordre du wali. Dans un rapport où ils ont énuméré un à un les insuffisances et les causes à l'origine de la rupture de l'alimentation en eau des populations de la wilaya de Annaba, ces cadres ont souligné les défaillances et les manquements de leur ancien employeur, la direction locale de l'ADE. Pas une seule fois, ils n'ont fait référence à un problème d'adduction. «Même si les barrages de Mexa et Chaffia sont dangereusement au plus bas de leur capacité en termes de stockage d'eau, les forages sont en mesure de suppléer au déficit pour peu que le dossier soit efficacement pris en charge. Ce qui n'est pas le cas», ont attesté les membres de la commission sur le rapport soumis au wali. L'avis des membres de la commission d'enquête en question a été avalisé par le directeur de l'hydraulique de la wilaya. Contacté, celui-ci a dénoncé la mauvaise gestion du dossier de la distribution de l'eau potable au niveau de l'ADE. C'est pourquoi à Annaba l'on n'arrive pas à expliquer l'absence de réaction des autorités du pays. Conséquence : la majorité des habitants des 12 communes, des agglomérations, quartiers et cités de la wilaya sont sans eau depuis plusieurs jours. La station de pompage de Chaiba, qui fait fonction de principale source d'alimentation après traitement de l'eau en provenance des barrages, est à l'arrêt. Les pompes de sulfate, agitateurs, pulsateurs ne fonctionnent plus. Tout le système d'adduction est noyé dans la boue. Pour tenter de justifier la suspension de l'alimentation, le responsable de l'ADE a argumenté la coupure de l'électricité. Or, comme chacun le sait, il existe des groupes électrogènes. L'exemple nous vient du barrage de Mexa dans la wilaya de Tarf où, confrontés au même problème d'énergie, les responsables ont rapidement solutionné le problème. Pour bon nombre de cadres, il s'agit d'entretien des installations qui n'a jamais été réalisé. Au lieu de s'occuper de ces problèmes, l'actuel directeur de l'ADE Annaba a préféré interpeller, au moyen d'un huissier de justice, les cadres de la zone, c'est-à-dire sa hiérarchie, pour récupérer des téléphones portables propriété de la société.
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