Algérie

La criminalité en hausse en 2021



La criminalité en tous genres s'étend de plus en plus aux villes algériennes, avec une hausse nette en 2021, s'agissant des crimes d'atteinte aux personnes (+10,98%) et des crimes d'infraction à la législation relative à la drogue (+26,23%).La criminalité est en nette hausse en Algérie. Atteinte aux personnes, atteinte aux biens d'autrui, violence contre les femmes ou encore contre l'enfance, crimes liés au trafic de drogue, crimes économiques, les indicateurs donnés, jeudi, par l'inspecteur général des services de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le contrôleur général de police Arezki Hadj Saïd, révèlent une hausse importante de la criminalité en tous genres. Dans une conférence de presse, jeudi, il a indiqué que 205 570 affaires criminelles impliquant près de 272 000 individus avaient été traitées en 2021.
"Les principaux indicateurs de criminalité en Algérie en 2021 font ressortir une augmentation des crimes par rapport à 2020", a affirmé le contrôleur général de police, M. Hadj Saïd, précisant que "les services compétents ont traité, au cours de la période de référence, 205 570 affaires criminelles sur 296 148 enregistrées, soit 69,41%". D'après les données dont a fait part M. Hadj Saïd, cette augmentation de la criminalité touche notamment les crimes d'atteinte aux personnes (+10,98%), comparativement à l'année 2020, et les crimes d'infraction à la législation relative à la drogue (+26,23%), par rapport à 2021.
Dans le détail, le contrôleur général de police a précisé que le nombre d'affaires de crimes d'atteinte aux personnes enregistrées en 2022 fait état de "87 163 affaires dont 68 027 traitées", alors que le nombre d'affaires liées aux crimes d'atteinte aux biens avoisine les 10 000, "98 332 affaires, dont 33 177 sont traitées", précise M. Hadj Saïd. S'agissant, par ailleurs, de crimes d'infraction à la législation relative à la drogue, le conférencier a fait état de "58 124 affaires, dont 57 798 traitées". Il est à noter, s'agissant de la lutte contre le trafic de drogue, que le bilan annuel fait état de l'arrestation de "69 636 individus et de la saisie de 9 507,764 kg de cannabis, plus de 20 kg de cocaïne, près de 2 kg d'héroïne et 3 586 285 comprimés psychotropes", précise le conférencier.
Les crimes économiques et financiers ne sont pas en reste, puisque, selon toujours le contrôleur général de police, ces derniers ont atteint "13 285 affaires, dont 10 164 ont été traitées par les services compétents". Dans sa présentation du bilan annuel des activités des services opérationnels de la Sûreté, le conférencier a fait savoir, en revanche, qu'"un recul a été enregistré dans les cybercrimes (-15%) et les crimes économiques et financiers (-14%) par rapport à 2020". Sur les crimes de vol de véhicules, M. Hadj Saïd a fait état de 605 individus impliqués dans le vol de 1 535 véhicules, dont 836 récupérés. Le même responsable sécuritaire a relevé l'enregistrement de 132 affaires relatives au trafic de migrants impliquant 387 individus présentés devant les juridictions compétentes, ajoutant par ailleurs le recensement de 6 930 crimes de violence contre les femmes, soit une hausse de 2,18% comparativement à 2020.
En matière de lutte contre les crimes de violence contre l'enfance, 7 184 victimes des deux sexes ont subi des agressions, des coups, des blessures, des mauvais traitements et un éloignement, tandis que le nombre d'affaires relatives aux mineurs délinquants s'élève à 4 164 affaires, soit une hausse estimée à 12,29% comparativement à l'année 2020. La hausse de criminalité pose en tout cas, et selon les indicateurs fournis par le responsable sécuritaire, une vraie problématique, en sachant que les pôles urbains sont les plus touchés par ces fléaux, comparativement aux zones rurales.
C'est ainsi que le phénomène de la violence dans les grands quartiers des grandes villes tend à s'étendre et à toucher de plus en plus les villes algériennes. Pour l'année 2021, les services opérationnels de la Sûreté nationale ont ainsi traité 165 affaires relatives à la lutte contre les bandes de quartiers en milieu urbain impliquant 722 individus, dont 479 ont été mis en détention provisoire et 113 autres sous contrôle judiciaire.
L'inspecteur général des services à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a indiqué, à ce sujet, que l'analyse des phénomènes criminels à l'intérieur des quartiers "est un travail permanent qui se fait au niveau central, dans le but de prendre des mesures préventives à l'effet d'assurer la protection du citoyen et de sa sécurité". Et d'ajouter que ces mesures "ne sont pas purement policières, mais se font avec l'accompagnement des pouvoirs publics, en inculquant le sens sécuritaire auprès du citoyen et de tous les acteurs sociaux".

K. Benamar


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