Les recalés du baccalauréat 2009 seront autorisés à refaire leur année scolaire. Cette décision du département de Benbouzid engage à une double lecture. Certains -ils sont nombreux- y voient un taux de réussite très serré dans le but d'éviter un éventuel déséquilibre entre le nombre de futurs bacheliers et l'offre de formation universitaire en termes de places pédagogiques.
L'université Badji Mokhtar, qui est en phase d'achever sa configuration définitive avec la livraison de projets en cours de réalisation, enregistre déjà un début de saturation à telle enseigne que certains de ses enseignants estiment que le moment est venu d' investir dans la qualité des prestations pédagogiques au lieu de continuer à injecter de l'argent dans la construction d'édifices sans perspective de formation d'une élite capable d'assurer la relève des générations n'ayant pas vraiment réussi à mener le pays à bon port. D'autres voient dans la décision de l'inamovible ministre de l'Education une façon de réduire les dégâts de l'année 2008 où 2 091 élèves, principalement de terminale et du cycle moyen, issus de l'ancien système, ont été exclus. Cette situation a systématiquement engendré un rush sur les centres de formation et de l'enseignement professionnels. Si le sort des éventuels recalés au baccalauréat a été fixé, celui, par contre, des collégiens issus de l'ancien système demeure encore inconnu en cas d'échec au BEM ou au passage à la classe supérieure. Le cycle de l'enseignement moyen, qui est en butte à un déficit en places pédagogiques, risque d'enregistrer le renvoi d'un nombre important d'élèves ayant échoué dans leur scolarité.Même la livraison de nouvelles structures pédagogiques dans ce palier ne pourrait suffire au nombre d'élèves rendu pléthorique à la faveur des réformes dans le secteur de l'éducation. Cela, sans parler des contraintes du transport scolaire, de la restauration et des conditions pédagogiques et de travail. Les collégiens qui seront exclus du système scolaire, auront-ils la chance d'accéder à une formation professionnelle ' Rien n'est moins sûr lorsqu'on sait que les capacités d'accueil des 18 centres et 4 instituts de formation que compte la wilaya sont continuellement mises à rude épreuve lors des rentrées de septembre et février de chaque année. La prise en charge des collégiens exclus est une affaire sérieuse qui mérite tout l'intérêt, d'autant plus que cette catégorie qui se situe entre l'adolescent et l'adulte, est exposée aux dangers liés aux fléaux sociaux, tels la délinquance, la prostitution, le vol, la drogue et l'émigration clandestine. La récession de l'emploi en l'absence d'investissements productifs rend encore plus complexe la problématique de l'insertion professionnelle, aussi bien celle des exclus du système scolaire que des diplômés des centres de formation et de l'université, qui viennent grossir chaque année les rangs des chômeurs.
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Posté Le : 31/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. G.
Source : www.elwatan.com