La couverture du marché national à hauteur de 70 %

Le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a assuré, hier lundi à Alger, que la couverture du marché national en termes de médicaments, produits localement, devrait atteindre 70%, après avoir été de l'ordre de 68% en 2022 et durant le premier semestre de l'année en cours.Mettant en avant l'optimisation des capacités de production de certains médicaments comme l'insuline. Une production ayant permis, a-t-il indiqué, de faire baisser la facture d'importation de ce médicament à 100 millions d'euros en 2023. Une facture, a-t-il dit, appelée à être ramenée à 44 millions d'euros avec l'entrée en exploitation de l'unité de Boufarik.Intervenant devant la Commission de la santé de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique a rappelé la nouvelle stratégie du secteur qui se résume en trois axes. A savoir, développer le tissu industriel d'ici 2024 et maîtriser le marché, approvisionner le marché national en médicaments, et accélérer la numérisation du secteur.
Revenant sur la pénurie d'anesthésiants dentaires, Ali Aoun a soulevé un problème de spéculation et de monopole sur ce produit. « Le problème avec la disponibilité de l'anesthésie, c'est qu'il y avait un laboratoire étranger qui appliquait un monopole sur la distribution de ce produit.
Ce même laboratoire est allé même à créer une pénurie d'anesthésie sur le marché tout en appliquant des prix exorbitants passant de 5 à 15 euros l'unité. Chose que nous avons refusé et rejeté au mois de septembre dernier », a-t-il poursuivi. Faisant remarquer qu'une quantité de 6,5 millions de doses d'anesthésiants dentaires ont été mis sur le marché national auxquelles viendront s'ajouter, cette semaine, 600.000 autres doses, le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique a assuré que son département continue de diversifier les sources d'approvisionnement en attendant le démarrage de cinq projets de production des produits d'anesthésie dentaire au niveau national avec comme objectif de maîtriser définitivement la production et la distribution de ce produit. Ce qui va, a-t-il dit, largement contribuer à faire face à la demande croissante de ce produit pharmaceutique.
Réitérant la détermination de l'Etat à accompagner les opérateurs nationaux, à l'instar du Groupe Saidal, à produire d'autres types de médicaments à haute valeur ajoutée, et de réhabiliter les usines selon les normes de production, Ali Aoun a rappelé que 6 projets ont été approuvés pour produire des médicaments anticancéreux.
« La production de formes injectables d'anticancéreux devrait démarrer au cours du deuxième semestre 2024, ainsi que la production de solutions ophtalmiques et de pilules contraceptives, outre la possibilité de produire des hormones de croissance », a-t-il ajouté.
Evoquant la production locale d'insuline, Ali Aoun a assuré que d'ici la fin de l'année 2024, l'Algérie devrait atteindre l'autosuffisance totale dans la production d'insuline, réduisant ainsi sa dépendance vis-à-vis des importations.
« Le lancement de la production locale de l'insuline a permis de réduite la facture des importations de ce produit à près de 100 millions d'euros en 2023 », a observé le ministre.
Lors d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Oran, début septembre dernier, Ali Aoun a assuré que l'Algérie se dirigeait vers l'autosuffisance dans la production d'insuline avec des plans visant à commencer la fabrication de cristaux d'insuline au premier semestre de 2024. « Cette initiative résulte d'une convention de coopération entre le groupe pharmaceutique publics Saidal, et un partenaire chinois », a-t-il dit. Faisant remarquer que les cristaux d'insuline, produits dans seulement quatre usines à travers le monde, ont la matière première essentielle dans la fabrication de l'insuline.
En Algérie, a poursuivi le ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, le marché de l'insuline représente 420 millions d'euros par an, et le pays compte environ 2,5 millions de diabétiques dépendants de l'insuline. Faisant savoir que son département s'est engagé à réduire de moitié (de 50%) le coût de l'insuline d'ici la fin de l'année 2023. « Actuellement, trois usines produisent différents types d'insuline en Algérie ».