Algérie

La course vers l'oxygène



L'oxygène se raréfie! La situation sanitaire est de plus en plus alarmante. Les personnes nécessitant l'oxygénothérapie sont de plus en plus nombreuses. Alors, ce que l'on craignait le plus,arriva: une tension sur cet élément vital. Certains établissements hospitaliers ont tiré la sonnette d'alarme. Les réservoirs se vident de façon très rapide, sans que l'apprivoisement ne suive le rythme, à tel point que le gouvernement a lancé un plan spécial pour éviter de passer à l'étape fatidique de la pénurie. Une cellule au niveau du Premier ministère a même été mise en place pour pouvoir acheminer l'oxygène vers toutes les structures hospitalières. Cette cellule doit, en principe, régler ce problème afin de répondre de façon rapide aux besoins des différentes structures sanitaires. Le ministère de la Santé, ainsi que celui l'Industrie pharmaceutique, ont rassuré sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un problème de stocks ou de production, mais de logistique. Il s'agit donc d'un problème de gestion et d'anticipation des conséquences d'une crise sanitaire qui dure pourtant depuis presque deux ans. Ce n'est, toutefois, pas l'heure de distribuer des blâmes, l'essentiel est que les autorités garantissent que la production est suffisante. Les citoyens ne semblent, toutefois, pas du même avis. Les assurances du gouvernement ne les ont pas rassurés. Ils sont nombreux à avoir décidé «d'anticiper» les choses, en équipant leurs domiciles de bouteilles d'oxygène médical, comme ils l'ont fait avec les citernes pour pallier aux coupures d'eau. Ils se sont carrément rendus chez les producteurs! Les usines d'oxygène liquide ont été prises d'assaut par des centaines, voire des milliers de citoyens. C'est le cas, notamment, du site de production de Aurès gaz industriels à Ouled-Moussa (wilaya de Boumerdès). Jeudi dernier, elle a été complètement prise d'assaut par des citoyens pris de panique. La veille, le gérant d'une société d'ambulances avait diffusé une vidéo où il faisait savoir que l'oxygène médical y était disponible à des prix raisonnables. Elle a tout de suite fait le «buzz», ce qui a provoqué la ruée vers cette petite commune, distante d'une trentaine de kilomètres, à l'est de la capitale. Des chaînes humaines interminables se sont formées à l'entrée de cette entreprise. L'accès y était presque impossible! Parmi les personnes qui attendaient, beaucoup étaient là pour constituer des «stocks», d'autres pour faire de la spéculation, ce qui a empêché ceux qui en avaient vraiment besoin, de pouvoir s'en procurer de façon rapide. Or, ils attendaient pour rien, puisqu'un dossier médical était exigé, afin de prouver que la personne nécessitait réellement une oxygénothérapie, car des spéculateurs, sans foi ni loi, ont en fait un sale business. Ils sont en train d'acheter de grosses quantités de tous les équipements entrant dans ce type de thérapie pour les revendre à des prix des plus indécents, à l'exemple des bouteilles d'oxygène de 15 litres qui sont vendues dans le marché noir entre 70 et 90000 dinars, alors que leur prix initial est de 37000 dinars. Un véritable crime! C'est le cas, également, pour les concentrateurs d'oxygène, qui ont vu leurs prix flamber, après être devenus de plus en plus rares. Ceux de 5 litres, qui ne coûtent «normalement», pas plus de 50 000 dinars, sont en train d'être vendus entre 100000 et 150000 dinars. Ceux de 10 litres ont même atteint les 300000 dinars alors qu'ils ne devraient pas dépasser les 100000 dinars, ce qui montre l'ampleur de la spéculation dictée par cette «mafia» qui n'hésite pas à jouer avec la vie des citoyens. Une situation dramatique à laquelle les autorités devraient mettre un terme. Il est primordial de faire cesser de tels agissements, en frappant fort pour montrer l'exemple.
Les Algériens ne doivent pas, eux aussi, céder à la panique. Il faut éviter de jouer à la fourmi, en constituant des stocks alors qu'ils pourraient servir à sauver des vies, dans l'immédiat.
Cette façon de faire mènera incontestablement à la pénurie, ce qui risque d'être fatal, surtout que nous ne sommes qu'au début de la troisième vague. Soyons donc conscients, faisons aussi preuve de citoyenneté...


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