Algérie

La course à la députation a commencé


Depuis l'annonce de la date du 10 mai prochain pour le renouvellement de l'APN, une intense effervescence s'est emparée des rouages de la machine électorale. La «fonction» de député, avec tous les privilèges inhérents et que tout le monde connaît, intéresse plus d'un, non seulement ceux qui n'ont pas encore terminé leur mandat et qui stressent déjà de le voir se terminer bientôt, mais aussi ceux qui veulent les remplacer. Une véritable loterie où chacun place sa mise, comptant plus sur la chance et la baraka que sur ses compétences propres de représentativité et de défense des intérêts de la population qui aura à lui délivrer le ticket d'accès à l'hémicycle.Du côté des citoyens, chacun a son idée et l'engouement est faible. «Nous avons vu ces députés qui, une fois élus, nous ont tourné le dos, nous ont ignoré à l'exception de quelques-uns, rares il est vrai, qui sont restés fidèles à leurs principes et à leurs engagements, aux côtés de leur électorat», entend-on souvent dire. Certains de ces futurs représentants, à les voir se démener, arpenter les campagnes, battre le pavé, on a l'impression que nous vivons à l'époque de la ruée vers l'or. Ils sont sur les routes, dans les cafés, dans les salles des fêtes, dans les soirées mortuaires, dans les cortèges funèbres. Sur leur lieu de travail, ils sont en mission avec la bénédiction et le soutien de leurs chefs, où se font remplacer par leurs collègues ou leurs subordonnés, ils paient l'addition des cafés et repas, ils donnent de l'argent aux démunis de manière ostentatoire en leur demandant de prononcer une prière pour qu'ils soient les heureux élus. Ils endossent allègrement «l'habit de la citoyenneté au service des autres». La wilaya de Aïn Defla avait une dotation de huit sièges à pourvoir, avec l'augmentation du nombre de sièges à l'APN, ce nombre passe maintenant à dix, ce qui ne fait qu'augmenter les convoitises et à chacun de faire valoir ses cartes. Pour les candidats libres, il semble que la barre est trop haute. Chacun des 10 (+3 remplaçants) membres de chaque liste doit rassembler 400 signatures surtout que comme il est mentionné au bas de la feuille bleue», tout cautionnement pluriel est considéré comme une infraction entraînant l'annulation de la liste en plus des poursuites judiciaires (article 225 du code électoral). A ce sujet, selon des oui-dire, les signatures valent sur «le marché» entre 600 et 1 000 DA. Selon les informations concordantes que nous avons pu obtenir, quelque 27 listes indépendantes ont été déjà déposées. Nombreuses sont les listes concoctées par des dissidents de certains partis qui désespéraient de se voir attribuer la tête des listes et qui ont compris qu'ils ne faisaient que de la figuration, voire du remplissage. Ce cas de figure n'est pas remarqué au sein de toutes les formations politiques. Pour le MSP, selon certaines indiscrétions, les anciens élus ont été convaincus qu'ils devaient céder la place à d'autres, une règle à laquelle ils se sont conformés en toute discipline. Aussi, le chemin est devenu libre pour de nouveaux candidats, même si au sein de ce parti, la question n'est pas encore tranchée quant au choix des têtes de liste. Cependant, on indique qu'«on ne pratiquera pas la politique de la chaise vide? et militants et sympathisants iront voter le 10 mai prochain». Au niveau du RND, où on célèbre l'anniversaire de la naissance du parti, le phénomène de la dissidence n'est pas connu. Selon un membre du bureau de wilaya, la liste des candidatures est ouverte, quelque trente fiches de candidature ont été retirées, les dossiers de tous les candidats seront traités au niveau de la Centrale qui établira la liste à présenter. Par contre, au niveau du FLN, on indique que les choses sont plus compliquées et les divisions sont plus sévères. Nombreux sont les militants et même des membres de la mouhafadha qui ont claqué la porte du parti de Belkhadem pour rejoindre d'autres formations politiques. C'est le cas de Belaïd Abdelaziz qui est allé renforcer les rangs du parti El Moustaqbel. D'autres encore ont constitué des listes indépendantes telles El Yousr avec, à sa tête, Nadjem Mohammed, P/APW encore en fonction, secondé par d'autres membres de la mouhafadha tels que Khedaoui et Seghir Ouali F. Z. Une autre grosse pointure influente du FLN, en l'occurrence Zidouk Abdelkader, plusieurs députés et vice-président de l'APN, qui lui aussi a constitué une liste indépendante contacté à ce sujet, ne cache pas sa réprobation en ce qui concerne la situation qui prévaut au sein du FLN à Aïn Defla. «Une mouhafadha fermée depuis six ans à cause du comportement irresponsable du mouhafedh reconduit envers et contre tous, par Belkhadem contre le désaveu général de la base militante malgré les avertissements répétés sur les conséquences désastreuses de ce soutien apporté à ce mouhafedh qui a remplacé les vrais militants par des arrivistes, ce qui a fait fuir tous les vrais militants? » Et d'ajouter : «Je reste fidèle au FLN qui m'a beaucoup donné et à qui je me suis donné.» A. Zidouk justifie aussi sa candidature par «la fonction de député». «Je la connais, puisque je l'ai exercée, ma mission auprès de mes électeurs, je l'ai remplie aussi en toute conscience. Et je me porte encore une fois candidat aujourd'hui c'est parce que les citoyens m'ont sollicité avec insistance. » Ces propos sont corroborés par Nadjem Mohammed le P/APW, membre de la mouhafadha. «Nous craignons maintenant pour le FLN qu'il n'obtienne aucun siège dans notre wilaya à cause de l'éclatement de la base militante, éclatement dont le SG général doit assumer toute la responsabilité parce qu'il a semé la fitna dans nos rangs en désignant et en maintenant contre l'avis général Hanoufa Ahmed comme mouhafedh, lui qui n'a jamais ouvert les locaux de la mouhafadha et semé la division. Ce n'est pas le FLN en tant que formation politique qui est décevante car c'est un parti qui a fait ses preuves et qui a beaucoup donné à l'Algérie, mais l'ennemi de notre parti est à l'intérieur, ce sont certains hommes qui sont soutenus par la hiérarchie et qui s'évertuent à le miner en le déstructurant et en lézardant sa base», dira-t-il. Nous avons tenté de nous enquérir de la situation qui prévaut au sein du parti de Louisa Hanoune, mais on nous a simplement répondu qu'il fallait pour cela prendre attache avec le porte-parole officiel au niveau du secrétariat général.
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