La course à l'hémicycle

Fin de campagne pour les 44 partis en course pour des sièges à l'hémicycle. Place maintenant à la fièvre de l'attente, les jours les plus longs pour les postulants qui se proposent de représenter les citoyens à l'Assemblée nationale populaire, de porter leurs préoccupations, toutes leurs préoccupations, devant le gouvernement et de se battre pour améliorer le vécu des Algériens. De leurs électeurs, leur raison d'être là où ils seront et là où étaient leurs prédécesseurs. Qu'en sera-t-il réellement une fois le chemin de la Chambre basse ouvert devant eux ' Cette question, nombreux sont les citoyens (pour ne pas dire tous) qui ne se la posent plus, tant ils connaissent la réponse. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle cette campagne n'a pas suscité l'engouement souhaité, en dépit des appels et de l'incitation des membres du gouvernement à l'adhésion des masses. En vain. Les députés sortants, tout comme ceux qui les ont précédés tout au long de ces années, ont réussi à anesthésier les plus optimistes quant à leur prétention à se poser en défenseur des citoyens. Des promesses, ces derniers en ont eu à l'envi. Ce n'est pas ce qui a manqué, comme c'est le cas à l'approche de chaque échéance électorale. Ce qui a toujours manqué, c'est la concrétisation de ces promesses et une réelle volonté de placer les citoyens au c'ur des préoccupations. C'est aussi la réconciliation des citoyens avec la politique de leur pays, non pas à travers la phraséologie et les promesses creuses, mais par un engagement sans faille et désintéressé et par des efforts qui contribueraient à l'amélioration de leur existence. Les discours creux et la surenchère ont une nouvelle fois desservi les candidats qui n'ont vraisemblablement pas réussi à convaincre les électeurs potentiels. Des panneaux désertés quand ils ne sont pas arrachés, des déclarations qui ne font pas rallier les foules, la campagne électorale aura été bien fade. Une leçon qui doit être retenue par ceux qui seront tentés, à l'avenir, par le boulevard Zighout Youcef, mais encore faut-il que l'amertume des populations soit appréhendée en tant que telle et que les prochains prétendants à la députation soient animés par la seule volonté d''uvrer pour le bien-être de leurs concitoyens. Une chimère, sommes-nous tentés de dire au vu de ce qui préside à la course vers l'hémicycle et qui se manifeste tout au long du mandat. Le chemin vers les bureaux de vote risque d'être boudé et les appels se multiplient pour éviter une telle éventualité. Le président de la République ne manquera certainement pas de sensibiliser les citoyens dans son discours à l'occasion de la commémoration du 67e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, à partir de Sétif.
R. M.