Algérie

La Cour des comptes rend publics ses rapports Reportage : les autres articles



La Cour des comptes rend publics ses rapports                                    Reportage : les autres articles
Lorsque les Tunisiens ont pris connaissance des rapports de la Cour des comptes rendus publics grâce à l'autorisation de l'actuel président de la République, ils n'en croyaient par leurs yeux.
Il s'avère ainsi que même sous la dictature, des magistrats faisaient leur travail. Mais ce travail n'était pas rendu public puisque, selon les textes de loi, les rapports de la Cour des comptes ne peuvent être rendus publics sans l'autorisation du président de la République. Une autorisation qui était refusée par l'ancien président Ben Ali. Et pour cause, certains rapports, notamment celui sur la gestion de la télévision nationale, dévoilaient des détournements, mais aussi «l'absence de transparence en matière de choix des fournisseurs engendrant des coûts de production de plus en plus élevés et le recours excessif et injustifié aux prestataires externes». Sur ce registre, la société Cactus de Sami Fehri a été citée. Sami Fehri était associé à Belhassen Trabelsi, beau-frère du président Ben Ali (frère de Leïla Ben Ali).
Actuellement, Sami Fehri est interdit de voyager et ses biens sont sous administration judiciaire. C'est ce qui a fait dire au premier président de la Cour des comptes de Tunisie que «l'autorisation donnée par l'actuel président de la République pour la publication du 26e rapport de la Cour des comptes et des 5 rapports qui l'ont précédé a permis à la Cour d'apporter un démenti cinglant à ses détracteurs puisque le contenu de ces rapports, occultés avant la révolution, a établi la preuve de la neutralité et de l'objectivité de l'institution et du professionnalisme et de l'honnêteté de ses membres».
Le premier président de la Cour des comptes de Tunisie, Abdelkader Zgoulli, s'exprimait lors d'une rencontre avec des représentants des médias de Mauritanie, du Maroc, d'Algérie et de Tunisie et en présence de représentants des Cours des comptes du Maroc, de Tunisie et de Mauritanie (les représentants de la Cour des comptes d'Algérie ne se sont pas déplacés pour cause de «procédures administratives lentes»). La rencontre, organisée par la GIZ (agence de coopération technique allemande) fait partie du programme «Bonne gouvernance au Maghreb», soutenu également par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Sollicité par El Watan sur la question de l'autorisation de publication des rapports à l'avenir et qui reste toujours du ressort du président de la République, selon les textes de loi, M. Zgoulli nous a répondu : «Je pense qu'on est bien partis, on ne peut plus faire marche arrière, indépendamment du pouvoir politique, qu'il soit de droite ou de gauche. Certainement que cette question sera traitée au niveau de la loi organique pour le devenir de la Cour des comptes vers une plus grande transparence. La question est à l'étude au niveau de la commission et même au niveau du gouvernement puisqu'il nous aide dans ce sens.» «On a pris le droit chemin», nous a-t-il affirmé.
Ce qui veut dire, en clair, que les prochains textes de loi et les textes réglementaires permettront de rendre les rapports de la Cour des comptes publics et à la portée des citoyens qui pourront les consulter sur le site web de cette institution. Ce qui a fait encore dire à M. Zgoulli que «les destinataires des rapports de la Cour des comptes ne se limiteront plus à la présidence de la République et aux chambres du Parlement. Tous les contribuables auront le droit de demander des comptes à la Cour des comptes et c'est à travers des rencontres périodiques avec les médias pour présenter des rapports thématiques que l'institution supérieure de contrôle s'acquittera de cette obligation vis-à-vis de l'opinion publique».
L'objectif étant, pour la Cour, de mettre en application «son plan stratégique qui a pour objectif d'en faire une institution de contrôle de référence, garante de la légalité et de la bonne gestion des deniers publics».


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