Algérie

La Coupe d'Afrique sans le hand



La Coupe d'Afrique sans le hand
Il n'y a pas de handball. Ou plutôt il n'y en a plus mais ça fait tellement longtemps que la précision devient superflue. La fédération est en crise prolongée et il n'y a pas de championnat d'Algérie de hand depuis maintenant trois saisons. Tous les sports collectifs sont à l'agonie mais avec une «mention» spéciale pour le handball parce que c'est la discipline qui nous a valu le plus de satisfactions internationales et pas seulement en termes de résultats. Et, dans ce sport, l'Algérie n'est pas parvenue à se faire une place parmi l'élite mondiale, mais elle n'en était pas loin. Elle aurait pu, elle aurait dû. La France et le Danemark qui disputaient hier la finale de la Coupe d'Europe des nations étaient à un moment d'un niveau sensiblement égal à celui de notre sélection d'alors. Il est même arrivé qu'on les batte en compétition officielle. Depuis, la France a tout gagné, championnats d'Europe et championnat du monde.Le Danemark a été deux fois champion d'Europe. Et qu'on ne s'y méprenne pas, le championnat d'Europe est plus relevé que le championnat du monde, les meilleures sélections nationales se trouvant dans le vieux continent. Elémentaire, dans le sport comme dans d'autres domaines, des pays avancent pendant que nous reculons.Et ça donne ce que ça donne. Oui, le handball algérien a obtenu des résultats continentaux, des titres que personne n'osait lui contester à l'époque. Pas que des résultats. L'Algérie a réinventé le hand, une façon de le jouer sur le terrain qui a dérouté, ébahi le monde de la «petite balle» avant de nous renvoyer cette surprise en sympathie. Cette révolution a été l'?uvre d'un homme du nom de Mohamed Aziz Derouaz. C'est cet homme que nos géniaux et perspicaces ont isolé des affaires du hand. C'est cet homme qu'ils ont réussi à mettre en «situation irrégulière» vis-à-vis des instances internationales de handball pour applaudir son inéligibilité à la présidence de la fédération nationale.Il n'y a plus de handball depuis longtemps. On voulait un championnat à 16 ou 20 clubs. Pas difficile de deviner qu'il n'y avait pas assez d'équipes de niveau suffisant vu le désert qu'a traversé ce sport en matière d'investissements dans la formation, dans la réalisation d'infrastructures et dans l'organisation des compétitions. On optera alors pour le pire. En Algérie, c'est toujours la solution du pire quand on a le choix entre la remise en cause par un projet sérieux, et la déconfiture. Il n'y pas de hand, il n'y a pas de public. Toujours élémentaire.On s'en invente un, comme on a inventé une sélection pour jouer la coupe d'Afrique que la confédération africaine accorde à l'Algérie à un moment paradoxal.On ouvre les portes d'une salle Harcha empruntée aux meetings politiques après avoir récupéré d'un incendie ravageur. Et une salle de Chéraga achevée pour l'occasion après avoir traîné comme «projet» presque aussi longtemps que le métro d'Alger. Pas difficile d'inventer un public, la gratuité de l'entrée et le dés?uvrement des algérois s'en chargent tout seuls. Il n'y a pas de hand, il n'y a pas de public, il n'y a pas de compétition, la sélection nationale a eu une préparation au rabais mais l'Algérie a gagné la coupe d'Afrique des nations. Ce n'est pas une simple récompense qu'ils méritent ces joueurs. Il faudrait leur ériger des statues.laouarisliman@gmail.com




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