Algérie

La couleur verdâtre hante les esprits



Le casse-tête du mouton revient au galop. Moins de trois semaines et nous allons procéder au sacrifice du mouton, un mouton qui cause tant de tracas à la population à cause des risques patents de putréfaction de la viande, et de son prix qui va comme de coutume prendre les cimes. Naguère, les ménages algériens avaient un souci sur le dos, rassembler l'argent pour acheter un mouton le jour « J », mais maintenant on fait face à un autre ennui plus inquiétant, celui du risque de débourser cet argent pour un tas de viande tout juste bon à jeter dans les poubelles. Les expériences vécues ces deux dernières années, où la viande de nombreuses carcasses de moutons sacrifiés lors de l'Aïd El Adha a tourné à une couleur verdâtre, avec une odeur de pourri, ne sont pas pour tranquilliser une population qui ne sait plus où donner de la tête. Les gens sont persuadés que la viande du mouton de l'Aïd El Adha 2018 va encore subir les mêmes transformations de 2016 et 2017. Qu'est-ce qui va changer cette année ' Rien, puisque ceux qui ont été à l'origine de ce scandale n'ont pas été inquiétés. Et pourtant il y a un grave préjudice moral tout d'abord, et des pertes énormes qu'on a fait subir à la collectivité et aux citoyens, en sus du risque sanitaire parce que la consommation de cette viande, par erreur ou parce qu'on croirait qu'elle est propre à la consommation, provoque inévitablement des intoxications alimentaires. Après deux amères expériences, et une troisième en route, on ne sait toujours pas ce qui s'est passé réellement, ce qui a fait tourner la couleur naturelle de la viande du rose au verdâtre ' On entend dire que c'est le résultat de compléments alimentaires qu'on a donné aux moutons sous forme de piqures. Un procédé d'engraissement illicite puni par la loi. Hélas, on a jaugé l'engraissement du mouton sans inquiéter celui qui a commis cette souillure. C'est l'impunité qui va faire revenir aux mêmes pratiques les « souilleurs » des sacrifices du mouton. Les résultats de l'enquête initiée par les pouvoirs publics, le ministère de l'Agriculture, dans le sillage de ce dossier scandaleux n'ont jamais été rendus publics. Pourquoi avoir alors annoncé l'ouverture d'une enquête. Pour endormir les gens, absorber la colère '! Plus que jamais, à la veille de l'Aïd El Adha, les plus hautes autorités du pays sont appelées à éclaircir cette situation, en commençant par rendre publics les résultats de l'enquête accompagnés des explications nécessaires par des spécialistes. Peut-on croire un instant que cette exigence citoyenne puisse trouver écho positif ' L'espoir est permis, ce n'est pas un secret d'Etat, c'est juste de minables affairistes qui s'enrichissent sur le dos des citoyens en les trompant sur la qualité de la marchandise, et qu'on peut, qu'on doit, mettre à nu devant l'opinion publique. Dans le cas contraire, si le silence persiste à ce sujet, il y a moyen d'éviter la putréfaction de la viande du mouton de l'Aïd. Lequel ' Premièrement, l'exigence du certificat de garantie auprès de l'éleveur identifié et localisé (juste veiller à ne pas couper la tête du mouton lors du sacrifice jusqu'au 2e jour pour s'assurer que la viande est bonne à consommer et permettre à l'éleveur de s'assurer que le mouton vient de sa bergerie), et en second lieu éviter d'acheter le mouton « engraissé » n'importe où, surtout pas auprès des maquignons qui disparaissent dans la nature dès la fermeture des marchés de vente de moutons, réguliers ou pas. En somme, le citoyen doit ouvrir l'?il et le bon.


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