La côte prévoit 13 millions d'estivants

Pour la saison estivale 2021, la wilaya espère accueillir au moins le même nombre d'estivants que celui de 2019, avant la pandémie de Covid-19, c'est-à-dire 13 millions de personnes. Il reste néanmoins que ces vacanciers sont en très grande majorité des personnes qui viennent des régions de Haute et Basse Kabylie et des Hauts-Plateaux (Sétif, Bordj-Bou-Arréridj, M'sila) pour une journée au bord de la mer et repartent chez elles en fin de journée.L'année passée, la fréquentation des plages était au plus bas, pire qu'une mauvaise saison de la décennie noire. Seulement 3 millions d'estivants ont été comptés à travers les 47 plages de la région de Boumerdès. Il est vrai que seulement 22 plages ont été ouvertes à la baignade du 15 août au 30 septembre 2020.
En dépit de la situation négative, l'Etat n'a pas cessé, par le biais de la wilaya, d'injecter des investissements pour rendre son littoral apte à accueillir les millions de citoyens à la recherche de moments de repos et de détente.
Selon Mohamed Cherif Zelmati, directeur du tourisme par intérim,la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales (ex-FCCL) a financé, en 2020, 25 opérations estimées à 15 milliards de centimes afin de réaliser des accès aux plages, des parkings, l'installation de l'éclairage public et la signalisation. La sécurisation de ce littoral relève des corps constitués (Protection civile, gendarmerie et police).
En ce qui concerne la gestion de ces espaces jusqu'à présent, l'échec des autorités est patent. D'après Zelmati, la wilaya a obtenu de la Caisse sus-citée 273 250 000,00 dinars supplémentaires en 2021 pour financer 31 opérations destinées à améliorer le cadre environnemental des plages.
Par ailleurs, l'Etat a versé à chacune des 10 communes qui ont un accès sur la mer, 2 millions de dinars réservés à l'aménagement d'une infrastructure où sera installé l'administrateur communal des plages. De son côté, la commune de Boumerdès, la plus riche de la wilaya, qui est en possession de 9 plages, a dégagé, en 2021,un budget de 29,5 millions de dinars de travaux d'aménagement sur ses rivages.
Les accès aux plages seront-ils gratuits ou payants ' L'éternelle et récurrente question, qui demeure toutefois entière. En été 2021, probablement 45 plages totalisant environ 38 000 mètres linéaires seront ouvertes à la baignade. La commission spécialisée propose de fermer les plages des forêts marines de Souicha et Hadj-Ahmed dans la commune de Zemmouri. Elle estime, en effet, que les accès vers ces plages sont éloignés de la RN24 (Alger-Azzefoun) et particulièrement détériorés. C'est l'?uvre des pilleurs. Ces deux petites localités ont la mauvaise réputation d'être le marché du sable volé. Sur le plan de l'hébergement des touristes, le directeur intérimaire du tourisme a fait part de la disponibilité, durant la saison qui s'annonce, de 9 939 lits répartis entre les hôtels de la région (2 649 lits) et villages et camps de vacances (7 290 lits). «Les établissements ouverts n'exploiteront que 50% de leurs capacités. Il leur sera imposé la présence permanente d'un infirmier et les self-services seront interdits.» C'est ce qu'a, entre autres, confié Zelmati, directeur du tourisme.
Il reste le plus grand problème que pose la gestion de ces espaces publics. L'imprécision et la mauvaise coordination entre les institutions créent chaque été une anarchie qu'exploitent, d'une part, les responsables d'établissements de vacances ? civils ou sécuritaires ? les uns pour chasser, illégalement, parfois avec violence, les citoyens, leur interdisant d'occuper un espace public et, d'autre part, les jeunes le font avec la complicité des maires et des élus locaux pour racketter ces citoyens qui, souvent, viennent des Hauts-Plateaux comme M'sila pour trouver un espace appartenant à l'Etat et passer en famille un moment agréable. Cette année sera-t-elle différente '
Abachi L.