Algérie

La Côte d'Ivoire asphyxiée financièrement




L’institution a précisé il y a quelques jours dans un communiqué avoir suspendu tout versement aux dix projets de l’Association internationale de développement en cours dans le pays. La stratégie de partenariat pays de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire prévoit environ 575 millions de dollars financements pour la période 2009-2013, selon le site Internet de l’institution. Il reste 245 millions de dollars à verser. Les autres activités de la Banque mondiale (les fonds qu’elle gère, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements) ont également été arrêtées, et le bureau à Abidjan a été fermé. Robert Zoellick, président de la BM a indique avoir «discuté avec le président Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) de geler également les prêts, ce qu’ils ont fait». «Pour les autres pays africains, y compris le Mali, la Côte d’Ivoire est un partenaire économique majeur. Aussi, sommes-nous, à la Banque mondiale, en train de travailler avec la banque africaine de développement, pour suivre l’initiative de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), car il y a pour eux aussi un immense enjeu économique et démocratique», a également affirmé M. Zoellick.
Après l’élection présidentielle du 28 novembre, la communauté internationale a appelé Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite face à son adversaire Alassane Ouattara. La Banque mondiale a rappelé que la crise politique risquait de retarder le processus d’allégement de la dette, dans le cadre de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). «Il était prévu que la Côte d’Ivoire atteindrait le point d’achèvement de l’initiative PPTE au troisième trimestre 2011», a-t-elle expliqué. La Banque avait lié l’effacement de trois milliards de dollars de dette extérieure de la Côte d’Ivoire (évaluée au total à 12,5 milliards de dollars) à la tenue d’élections présidentielles.
La Côte d’Ivoire emprunte également au Fonds monétaire international. Elle a reçu en juillet la troisième tranche d’un prêt de quelque 560 millions de dollars sur trois ans, dont le versement ne devrait pas reprendre tant que perdure la crise. Mais le 4 décembre dernier, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, avait déclaré qu’il ne souhaitait travailler qu’«avec les gouvernements reconnus, c’est-à-dire reconnus par l’ONU». La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont estimé qu’une crise prolongée en Côte d’Ivoire plongerait un plus grand nombre d’Ivoiriens dans la pauvreté et nuirait à la stabilité et à la prospérité économiques de l’ensemble de la région. «Nous souhaitons poursuivre le travail avec les Ivoiriens en matière de lutte contre la pauvreté, mais il est difficile de le faire avec efficacité dans un contexte d’incertitude et de tension prolongées», ont déclaré les banques dans leur communiqué.
Les ministres des Finances de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ont de leur côté demandé à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, la BCEAO, de ne plus travailler qu’avec l’équipe Ouattara. En clair Laurent Gbagbo n’a plus la mainmise sur les comptes ivoiriens à la BCEAO. Or ces comptes où transitent à la fois les recettes fiscales de la Côte d’Ivoire mais aussi ses réserves de change ou encore les crédits internationaux est un élément clé dans la gestion des finances publiques. «Le but est clairement d’asphyxier financièrement Laurent Gbagbo qui n’aura plus dans quelques semaines la possibilité de payer ses fonctionnaires», a indiqué la presse internationale.
 


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