Depuis plusieurs semaines et à l'aune du lancement officiel de la campagne électorale, une dynamique d'alliances entre mouvements sociaux s'intensifie et vient compliquer la situation et menacer la stabilité sociale. Au cours de ces deux dernières semaines, plusieurs services et administrations ont été paralysés par des actions collectives de protestations, non structurées, mais qui ont été sanctionnées pour la plus part par des échos favorables de leur hiérarchies supérieures.S'agissant particulièrement, de la grève qui a touché le secteur bancaire, la justice, l'éducation, les transports et la santé. Le taux de suivi de ces grèves demeure mitigé comparé à l'ampleur de l'action et des attentes des instigateurs de ces mouvements. Dans sa note, la Confédération syndicale des forces productives (COSYFOP) a estimé le taux de suivi à 57% à l'échelle nationale pour le premier jour de la grève générale. Les conditions socio-professionnelles sont à l'origine de la prolifération de cette forme de contestation qui a gagné plusieurs régions du pays, où les habitants crient leur mal-vie. En absence de visibilité et de perspectives dans un présent contrasté et un avenir incertain, les travailleurs se sentant lésés de leur situation expriment leur détresse à travers un arrêt intermittent du travail, et ce, afin de faire pression sur les autorités pour qu'elles prennent en charge leurs doléances.
Par ailleurs le caractère spontané de ces mouvements menace de plus en plus la stabilité sociale et qui se répercutera de manière négative et indirecte sur l'évolution de la situation politique et économique du pays. La suspension d'une activité par les travailleurs instantanément sans préavis aurait des répercussions négatives sur le service public ou les finances de l'Etat, menaçant même la cohésion sociale en raison des restrictions que subissent les mouvements de grèves qui opposent les travailleurs à leurs employeurs.
Devenue chronique, la grève se généralise et s'intensifie depuis la rentrée sociale fragilisant ainsi les rapports sociaux menacés de ruines à cause de la crise économique qui a mis au chômage des milliers d'employés et menacent de faillite plus de 6 000 entreprises. Ce sont les effets rétroactifs de l'emprisonnement des patrons des groupes industriels et les décisions judiciaires qui ont mis à mort les activités de plusieurs usines. Les employés du secteur public, tous services confondus sont les victimes collatérales de la crise aigüe que traverse le privé. Face à ce verrouillage et bradage des «politiques», la situation risque d'aller vers la déprime si les deux parties n'arrivent à se concilier au grès des intérêts du pays et opportunités économiques, avant que le pays ne sombre dans la récession et la dépression économique.
Bien que les pouvoirs publics court-circuitent ces mouvements et tentent de remédier à la situation par des médiations avec les représentants syndicalistes des grévistes, la crise profonde qui secoue aujourd'hui la société menace la stabilité des rapports sociaux contingents. Les conditions de vie, l'impunité et la précarité sont à l'origine de la prolifération des mouvements de grèves, ces dernières semaines. Pour mieux coordonner cette action, les syndicats se sont concertés sur les journées de grèves afin de minimiser les répercussions sur les personnes non-grévistes, bien que l'objectif soit de rallier tout le monde au mouvement.
Dans son dernier rapport rendu public, la COSYFOP n'avait souligné que «la participation à la grève générale dans 36 wilayas, a enregistré un des taux variables, atteignant 90% dans certaines wilayas. Une forte participation des différentes catégories de travailleurs des différents secteur aux marches des étudiants». Pour maintenir la pression, ladite organisation appelle les travailleurs des différents secteurs à prendre part à cette action, en s'adressant particulièrement, à ceux de Sonelgaz et de la Sonatrach. «Toutes les couches de la population se tournent vers ce secteur et espèrent que ses travailleurs rejoindront la révolution pacifique», relève la même source, estimant qu'observer une grève «dans ce secteur stratégique forcera les autorités à reconsidérer les conditions socio-professionnelles des salariés. Ce qui ne semble pas pour l'instant intéresser les travailleurs du secteur pétrolier qui restent prudent à toute action de fronde.
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Posté Le : 07/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Takharboucht
Source : www.lnr-dz.com