Algérie

La corruption politique en Algérie, l'envers de l'autoritarisme



Si la corruption, lira-t-on, est devenue un sujet de préoccupation et d'études depuis trois décennies, elle reste peu analysée dans le monde arabe.Alors qu'elle a pris des proportions de plus en plus grandes dans la région – comme le reflètent les récentes révélations sur les avoirs des clans Moubarak en Égypte et Ben Ali en Tunisie et de leurs clientèles respectives –, la corruption demeure, du Maghreb au Machrek, paradoxalement encore une «terra incognita». L'étude de la corruption en Algérie ne déroge pas à  ce constat. La thèse défendue dans ce texte ambitionne de construire un «pont» analytique et conceptuel entre deux régions du savoir maintenues à  égale distance l'une de l'autre par la littérature savante consacrée à  cette aire : la corruption et l'autoritarisme. L'argumentation déroulée ici s'emploie à  démontrer le caractère indissociable des liens noués en Algérie – à  l'instar de beaucoup d'autres pays arabes – entre régime
autoritaire et corruption politique. Si la corruption, définie comme abus de position et de ressources publiques à  des fins privées, est un phénomène universel, ses symptômes, eux, sont différenciés : elle peut àªtre personnelle ici et institutionnelle ailleurs, sectorielle dans un pays et systémique dans un autre. Aussi, l'intelligence de la corruption s'avère-t-elle indissociable de l'analyse des institutions politiques.Or le régime algérien s'avère, en comparaison avec les systèmes politiques arabes en vigueur du Maroc à  l'Arabie Saoudite en passant par l'Égypte, assurément l'un des plus résistants à  l'analyse…

* Politologue, professeur invité à  l'université Paris VIII.
 


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