Le président de l'Association nationale de lutte contre la corruption, Djilali Hadjadj a du mal à croire que la justice, dans son état actuel, puisse agir efficacement et juger toutes les affaires de corruption. Mettant en avant, ce qu'il a qualifié de sommeil des magistrats, dans, dit-il, 40 wilayas, alors que les affaires sont, a-t-il affirmé, hier mardi à Alger, abondantes.Intervenant dans l'émission «L'Invité de la rédaction de la radio nationale Chaine III, le président de l'association de lutte contre la corruption, Djilali Hadjadj, a fait cas d'un réel problème de fonctionnement des institutions judiciaires. «La machine judicaire est rouillée », a-t-il observé, mettant en avant le problème de compétence des magistrats sur des affaires complexes et leur nombre limité par rapport à l'immensité de la tâche. Durant ces deux dernières décennies, a poursuivi Djilali Hadjadj, la corruption a pris de l'ampleur et les procès de certains ministres et responsables ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt. « Ce fléau bat son plein au sommet de l'Etat et au niveau local. Si nous avons vu quelques magistrats agir dans quelques wilayas, ce n'est pas encore le cas dans beaucoup d'autres », a-t-il relevé. Pour le président de l'Association nationale de lutte contre la corruption, ce n'est pas en agissant d'une manière spectaculaire qu'on va convaincre qu'il y'a une réelle lutte contre la corruption. « Il s'agit de mettre en place des mécanismes juridiques pour faciliter la tâche aux magistrats », a-t-il suggéré, pressant, au passage, le ministère de la justice à agir pour répondre aux revendications des citoyens qui manifestent chaque vendredi. Djilali Hadjadj a, à l'occasion, souligné la nécessité de créer un dispositif permettant de plaider coupable pour permettre de raccourcir les délais de présentation à la justice de justiciables impliqués dans les affaires de corruption. Proposant la mise en place d'un système de prévention contre la corruption à même de prémunir la société de ce fléau. A cet effet, le président de l'Association nationale de lutte contre la corruption, a insisté sur la nécessité d'adopter un bon code des marchés publics, d'exiger une déclaration de patrimoines pour tous les responsables de l'Etat, instituer une Cour des comptes performante et autonome et, libérer l'Inspection des finances de toutes entraves. Mais aussi et surtout, supprimer l'immunité pouvant servir les corrompus à conforter leur impunité. Rappelons par ailleurs, qu'au tout début de l'année en cours, Djilali Hadjadj s'était interrogé sur la suppression de l'Office central de répression de la corruption (OCRC) qui était un organe de police judiciaire. « Son maintien est nécessaire et sa mise sous tutelle du futur «pôle financier» aurait été utile. Que vont devenir les quatre «pôles judiciaires spécialisés dans les affaires de corruption (Oran, Alger, Constantine et Ouargla)'», s'était-il dit, observant que tout cela montre qu'il y a une absence totale de démarche cohérente dans le rôle de la justice dans la lutte contre la corruption.
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Posté Le : 11/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah Mokhtari
Source : www.lnr-dz.com