La corruption à ciel ouvert !

Le président d'APC (Tlemcen) m'a demandé de laisser gagner l'ESS et en contrepartie le WAT bénéficiera d'une subvention.» C'est ce qu'a déclaré Abdelkrim Yahla, président du WA Tlemcen, au cours de la conférence de presse qu'il a animée mercredi à Tlemcen. Cette révélation est d'une extrême gravité. Elle conforte ceux, et ils sont de plus en plus nombreux, qui sont convaincus que la corruption dans le football est loin d'être une vue de l'esprit. En fait, le président du WAT et principal animateur du Forum des présidents de club a défoncé une porte ouverte. La corruption dans le football se pratique à grande échelle et elle est très souvent couverte par ceux qui ont le devoir de la combattre.
Au nom de quel droit un président d'Assemblée communale peut-il exiger d'un club qu'il demande à ses joueurs de lever le pied pour favoriser la victoire d'un adversaire sportif en contrepartie d'une aide financière ou subvention ' Ce n'est pas la première fois que ce type de révélation est étalé sur la place publique sans que cela débouche sur l'ouverture d'une enquête par les services habilités à traiter ce type d'affaire. Normalement, les déclarations de Abdelkrim Yahla ne doivent pas laisser insensible la justice. L'ouverture d'une enquête serait la moindre des choses. Le pouvoir politique doit peser de tout son poids dans la lutte contre la corruption dans le football. Il est d'ailleurs le seul à pouvoir le faire en attendant l'implication des instances du football dont l'action dans ce domaine dépend beaucoup de la collaboration du ministère de la Justice et des services de police. Il y a un an, la FIFA a nommé un ancien directeur d'Interpol, chef du département sécurité, pour traquer tous ceux qui versent dans la corruption.
En Algérie, la corruption dans le football a encore de beaux jours devant elle. Elle se pratique à ciel ouvert et sans un soupçon de crainte de la part de ses auteurs. La corruption dans le football, les matches truqués, les paris sur les résultats des rencontres inquiètent de plus en plus les responsables politiques de grands pays démocratiques dans le monde, plus particulièrement en Europe, et la FIFA qui mesure parfaitement la montée en puissance de ce fléau qui menace l'avenir du ballon rond sur la planète. L'Union européenne ne rate pas une occasion de stigmatiser la faible réactivité de la FIFA par rapport à ce phénomène que des spécialistes et des hommes de loi qualifient de plus dangereux que le trafic de drogue. A leurs yeux, seul le clasico Barcelone-Real Mardid est à l'abri de la corruption.
Tout le reste «est achetable et vendable», affirme un juge européen en charge de ce dossier. Plus il y a de l'argent dans le football, plus le danger de corruption est multiplié. L'immobilisme qui caractérise les différentes parties concernées par ce problème en Algérie est une prime donnée aux criminels qui faussent les résultats de matches et creusent la tombe du football en Algérie. Il faut agir avant qu'il ne soit trop tard. Le temps est compté.