Algérie

La corporation réclame son statut



Depuis le début de la révision des statuts de la fonction publique, la corporation des paramédicaux est plongée dans l'incertitude.  
 

La peur d'un lendemain encore plus incertain hante l'esprit des infirmiers,  otages d'une situation professionnelle des plus précaires. La longue attente de leur statut, qui a fait l'objet d'un bras de fer entre leur syndicat et le ministère de tutelle avant d'atterrir à  la fonction publique, est à  l'origine de cette situation qui semble avoir eu raison du moral des paramédicaux. Plus que jamais impatients de prendre connaissance des closes de leur statut, finalisé, selon des sources syndicales, par un accord signé entre les deux parties, les intéressés se disent victimes d'une indifférence qui porte atteinte à  leur dignité professionnelle.
Le rendement de cette catégorie du personnel de  la santé est également mis à  rude épreuve face à  la dégradation de leurs conditions sociales et professionnelles. «On ne peut plus travailler avec un salaire de misère dans des conditions difficiles. Il y a, d'un côté, le manque de personnel qui se répercute sur la charge de notre travail, et de l'autre, nous faisons face à  une inflation galopante pour un petit salaire qui ne nous permet même pas de boucler la première semaine du mois», lâchent certains d'entre-eux, excédés par tant d'injustice. Ce sentiment de malaise est perceptible chez le personnel paramédical des établissements de santé de la wilaya, qui compte trois hôpitaux (EPH) et six établissements publics de santé de proximité (EPSP) employant plus d'un millier d'infirmiers. Cela dit, au sein de cette corporation, il ne se passe plus de jour  sans que l'on échange des commentaires sur le fameux statut, ironiquement appelé «statut de l'attente». Entre collègues, on discute autour de la situation des infirmiers, non sans évoquer le climat délétère au sein de leur milieu professionnel. à quelques années de sa retraite, un infirmier dit toucher un salaire qui n'excède pas les 28 000 DA. «C'est indigne de ma carrière professionnelle, passée au chevet des malades», déplore-t-il.
Ce sentiment d'injustice est partagé par toute une collectivité qui subit les aléas d'un secteur employeur complètement débordé par une demande qui ne cesse de croître. Pour les praticiens paramédicaux, l'amélioration des conditions de prise en charge des malades passe indéniablement par une motivation salariale des infirmiers. Ces derniers ne peuvent plus occulter, soutiennent ils, le fait qu'ils demeurent le parent pauvre de la fonction publique. «On a tout fait pour nous reléguer à  un rang indigne de notre formation et de notre vocation professionnelle dans l'échelle de classification de la fonction publique», s'indignent des infirmiers qui se disent las d'attendre leur hypothétique statut.                                               


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