Algérie

La corniche se bidonvillise de plus en plus



Un bidonville à l’intérieur d’un camp de toile «L’éradication des bidonvilles doit être l’une des priorités de la wilaya», telle est l’instruction de son excellence le président de la République lors de son dernier passage à Oran. La wilaya d’Oran a réussi, ces derniers temps, à mener la plus grande opération d’éradication d’habitation précaire jamais enregistrée jusque-là. Près de 2.000 habitations ont été détruites et un des plus grands bidonvilles de la wilaya d’Oran a été rasé. Malheureusement, il en reste beaucoup d’autres répartis par- ci, par-là, à travers toute la wilaya. Si certains sont cachés et ne ternissent pas trop l’image de la deuxième wilaya d’Algérie, d’autres le sont moins, ils sont même exposés à la vue des estivants qui repartiront chez eux avec l’image de ces habitations de fortune représentant la mal vie d’une frange de la société algérienne. Ces bidonvilles-là sont répartis sur la route de la corniche oranaise et jusque dans un camp de toile, au niveau de l’Oasis Dairi. Celle-ci sise à Bouiseville dans la commune d’Ain El Türck est répartie en deux zones, l’une réservée aux estivants sous forme d’un camp de toile où les familles venues de wilayas limitrophes passent un séjour au bord de la mer, à des prix étudiés pour les moyennes bourses, et l’autre zone est un bidonville constitué de maisons de fortune. Il faut savoir que les deux zones sont séparées par une muraille. En fait, le gérant de cet oasis a voulu, ainsi, présenté aux estivants un cadre agréable, un cadre qui aurait été terni par l’image qu’offre le bidonville. Consulté à ce propos, M. Dairi Massinissa dira «une trentaine de familles a élu domicile dans une partie du camp de toile que je gère depuis 2002. Il s’agissait au début de familles sinistrées qui avaient été installées par la commune». Notre interlocuteur a expliqué que lorsqu’il avait bénéficié de la gestion de ce camp, des familles sinistrées y avaient été recasées, toutefois il était question qu’elles soient délogées dans un délai maximal de 03 mois. «Ce fut du moins, dira-t-il, l’engagement de l’APC d’Ain El Türck». L’engagement n’a pas été tenu, et d’autres familles ont débarqué. L’on apprendra que toutes celles qui sont venues par la suite présentaient au gérant du camp de toile un bon justifiant l’accord de la commune pour leur installation dans ces lieux. L’on saura que certaines familles sont venues, il y a de cela une année, alors que les plus anciennes sont là depuis 2002. Ayant pris attache avec un des habitants de ce bidonville, il dira «La majorité des familles sinistrées ont été relogées, il en reste toutefois quelques-unes qui attendent toujours leur tour». Notre interlocuteur confiera, sur le même ordre d’idées, que le problème de ce bidonville n’a pas été réglé par la commune d’Ain El Türck car la majorité des familles relogées ont vendu ou cédé en location les logements dont elles ont bénéficié et sont retournées à l’Oasis Dairi. Il confiera notamment que d’autres ont vendu leurs baraques de fortune avant de partir pour les nouvelles habitations». En fait, la commune d’Ain El Türck avait omis de détruire les habitations précaires dont les occupants avaient été relogés. À ce propos, la commune a enfreint les instructions gouvernementales et il en résulte que le bidonville sis à l’intérieur de l’oasis Dairi est toujours érigé. Certes, il est loin des yeux des responsables mais il existe toujours et ce sont des centaines d’estivants qui repartiront avec en mémoire un bidonville installé à proximité d’un camp de toile. D’autres milliers, voire des millions d’estivants repartiront avec en tête l’image des bidonvilles répartis sur la corniche oranaise, des bidonvilles qui prennent ampleur de jour en jour et qui ne sont plus cachés. Ces bidonvilles-là, contrairement à ceux de l’oasis Dairi sont vus par tout le monde mais ils demeurent toujours et les autorités compétentes laissent toujours faire comme si le président n’avait donné aucune instruction concernant ce chapitre.


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