Les travaux du colloque international sur le partenariat stratégique entre
l'Algérie et la Corée
du Sud, «Algérie-Corée du Sud : un partenariat
stratégique, cinq ans après», ont débuté hier à Alger avec la participation
d'économistes et de professeurs universitaires des deux pays. Ce colloque est
organisé par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement
(CREAD), l'Institut diplomatique des relations internationales (IDRI) et la Fondation nationale pour
la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM).
Avec des échanges économiques avec l'Algérie de l'ordre de 2 milliards de
dollars seulement (dernières statistiques), la Corée du Sud serait prête à investir beaucoup
plus dans le développement de la ressource humaine et la formation de cadres, entamée
dans les dernières années.
En l'absence d'investissements importants coréens, le pays du soleil
levant est un partenaire de grande importance pour notre pays en raison de son
expérience économique et son histoire similaire, en plusieurs points, à
l'histoire de notre pays. Colonisation japonaise, pays pauvre dans le début des
années 1960 avec un PIB de 70 dollars/an et avec seulement 300 millions de
dollars de recette annuelle, ce pays est devenu exportateur, selon les derniers
chiffres, de produits pour une valeur de 800 milliards de dollars américains. Pas
de secret à cela, la Corée
a des majors de l'industrie propulsés par l'Etat qui a su, en outre, concilier
entre les intérêts publics et les intérêts privés qui ont stimulé une dynamique
de développement sans précédent dans ce pays. Et les Coréens son ainsi «
leaders dans plusieurs domaines de la technologie de pointe». Une occasion à
saisir pour approfondir le partenariat entre les deux pays, d'autant que
l'expérience coréenne, qui a démarré en même temps que celle de l'Algérie, peut
nous être d'une grande utilité en ce sens que le modèle économique coréen
prouve chaque jour un peu plus de son efficacité.
Le chef du Forum de chefs d'entreprises (FCE) Rédha
Hamiani a indiqué, lors de son intervention, que
l'économie coréenne est une économie ouverte sur l'extérieur alors que la nôtre
et en optant pour l'Etatisme « s'est renfermée sur elle-même en l'absence de compétitivité
et concurrence ». Un modèle, selon lui, qui a atteint ses limites depuis
longtemps. La problématique aujourd'hui est que notre politique économique
reste vacillante entre les 2 modèles, est-il encore
souligné. Le chef du FCE espère que la rencontre d'hier et les futures
rencontres « aillent dans le sens du développement de partenariat entre les PME
algériennes et celles coréennes ». Il louera l'expérience d'un groupe
industriel algérien (CEVITAL) et Samsung qui se sont alliés pour la fabrication
de produits électroniques à Sétif. Le partenariat avec la Corée du Sud ne doit pas
rester tributaire du secteur public, signale encore Hamiani.
Ce dernier n'a pas caché aussi son souhait de voir les entreprises sud-coréennes
prendre plus de risques pour fabriquer dans notre pays.
Un partenariat d'avenir, pensent plus d'un, du moment que la Corée du Sud tend à
développer d'autres alternatives énergétiques autres que nucléaire et dès lors,
notre pays s'inscrit aussi dans cette perspectives, alors pourquoi pas se
préparer dès maintenant à un domaine qui intéresse les deux parties. « Il faut
réfléchir à la question dès maintenant », suggère un participant, d'autant, a-t-il
dit, « que ce pays n'a pas de visées autres que partenariale ».
En tous cas, les Coréens semblent vouloir accompagner tout développement
par la formation et le transfert technologique. « Tout développement mérite un
parrainage », a indiqué le président du Forum des chefs d'entreprises.
De son côté, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des
investissements a déclaré que plus de 700 cadres algériens ont été formés
depuis 1999 dans le cadre de la coopération algéro-coréenne.
Cette formation, qui a touché 240 cadres supérieurs relevant des différents
secteurs, a été assurée à travers 12 rounds par l'Agence coréenne de formation (KOIKA)
à raison d'un cycle par an et selon les besoins exprimés par la partie
algérienne, a précisé M. Benmeradi.
Si tout le monde convient de la nécessité de ce partenariat, il y a lieu
de définir les formes que cela doit revêtir. Les deux pays doivent se connaître
mieux. L'on compte sur des échanges qui s'opéreront par les sociétés civiles
des deux pays (échanges universitaires, apprentissage de langue, culture du
développement, du travail…), moyens efficaces de transfert de technologie. Chose
concrète est que l'an prochain, un centre de formation technologique sera à
l'ordre du jour.
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Posté Le : 22/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com