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La Corée du Nord et la Corée du Sud s'affrontent au Conseil de sécurité : Le retour à la guerre froide



La Corée du Nord et la Corée du Sud s'affrontent au Conseil de sécurité : Le retour à la guerre froide
«Si le Conseil de sécurité publie un document qui nous est hostile, qui condamne ou questionne notre pays, alors le diplomate que je suis ne pourra plus rien faire, et les mesures de suivi seront appliquées par nos forces armées.» La déclaration sans fioritures de l'ambassadeur nord-coréen, Sin Son-ho, faite à  chaud lors d'une rare conférence de presse au siège de l'Onu, ne laisse aucun doute sur le regain de tension relancée par la crise coréenne. Le verdict sans appel du Conseil de sécurité, reprenant les thèses de la commission d'enquête internationale incriminant les «nordistes» dans l'affaire du torpillage de la corvette Cheonan au large de la mer Jaune, a réanimé le spectre de la guerre froide, 63 ans après la signature de la l'armistice et la consécration de la division de la Corée. Si, en d'autres cieux plus cléments, l'acte de piraterie internationale de l'Etat hébreu n'a pas suscité l'intérêt des grandes puissances du Conseil de sécurité, ni une telle célérité, le cas coréen se caractérise par une flagrante partialité véhiculée autant dans la composante de ladite commission renfermant les alliés de Washington (Grande-Bretagne, Japon, Australie et Suède) et excluant des puissances de la région comme la Chine. Elle l'est davantage dans l'alignement sur les thèses des «Â sudistes ». Plus est, la demande légitime d'une contre-expertise a été rejetée. “Si les Sud-Coréens n'ont rien à  cacher, il n'y a aucune raison qu'ils n'acceptent pas notre équipe d'enquêteurs”￾, a déclaré l'ambassadeur nord-coréen.Sur la sellette, Pyongyang qui crie à  l'injustice des accusations de «fabrication totale» et au «coup monté des sudistes», menace son frère ennemi de représailles «Â sans exclure la guerre ». La configuration de la guerre froide, opposant Washington et ses alliés (Séoul, Japon) et les grandes puissances asiatiques (Chine et Russie) plombe les relations tumultueuses des deux Corées en rivalité poussée.Les mesures de rétorsion prises par les «sudistes» menacent les «nordistes » du gel de la coopération commerciale alliée au renforcement de l'alliance avec Washington.Des manœuvres maritimes conjointes sont prévues, en même temps que la décision de fermeture du détroit de Jeju reliant cette à®le à  l'extrême-sud de la Corée du Nord concourt à  son isolement. Séoul envisage aussi de participer activement à  l'initiative de sécurité américaine contre la prolifération nucléaire (PSI). La carte des pressions régionales et internationales est privilégiée par les Américains condamnant «l'acte d'agression» et assurant Séoul de son soutien «tant dans ses efforts visant à  obtenir justice que dans sa défense contre les futures actes d'agression». Cette option stratégique est voulue par le Département d'Etat et le Congrès favorisant la politique de dissuasion et appelant à  la réadmission de Pyongyang dans la liste de «l'axe du mal» qu'elle a quitté en octobre 2008. L'objectif est de ramener à  la table de négociations un adversaire récalcitrant déterminé de résister et de s'opposer à  la volonté hégémonique de la superpuissance en mal de compétition, en Amérique et dans le monde, avec le géant chinois.


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