Parade - Afin de pouvoir pallier les besoins élémentaires de leur famille et rembourser leurs prêts bancaires, un nombre important de citoyens est contraint d'exercer des activités parallèles.Avec la hausse continue des prix et cette inflation galopante, il est devenu impossible de joindre les deux bouts, si l'on se contente du salaire mensuel. Même si les deux conjoints travaillent et s'entraident, la mission n'est guère facile.Ce qui pousse les pères de famille à s'adonner à des tâches supplémentaires afin d'arrondir leurs fins de mois. Ainsi, les week-ends et les jours fériés sont «sacrifiés» par ces pères de famille qui se sont transformés en «robots» ne connaissant point de répit.Le fardeau de la dette est lourd à porter, celui du travail sans relâche les affaiblit davantage.Les notions de loisirs et de repos n'ont plus droit de cité chez cette catégorie de citoyens qui considéraient, pourtant, que les prêts bancaires leur rendraient la vie plus agréable ! Or, depuis qu'ils ont contracté des crédits, les concernés se sont retrouvés dans l'obligation de chercher constamment d'autres sources de revenu à même d'équilibrer leur budget. Rabah, 45 ans, enseignant de mathématiques dans un lycée à l'est d'Alger, n'a pas trouvé mieux que de lever la malle de sa modeste voiture pour nous montrer son cartable, sa blouse et plusieurs copies de ses élèves. Dès sa sortie du travail, ce père de quatre enfants, se rend à la gare routière du Caroubier où il se transforme en transporteur clandestin de voyageurs. «C'est ce que je fais depuis plus de trois ans. D'ailleurs, tout le monde me connaît ici et je suis même parvenu à fidéliser plusieurs clients», se félicite-t-il. Toutefois, ce ton de fierté n'a duré que quelques secondes, avant que notre interlocuteur n'observe un long moment de silence en tenant sa tête entre les mains. «Je n'ai ni vie familiale ni sociale. Je suis devenu un esclave à part entière depuis que j'ai contracté ce crédit pour l'achat d'un logement. Même mes enfants, je les vois rarement. Je me lève tôt pour effectuer quelques courses avant d'aller au travail et je rentre souvent à 23 heures ou même plus tard», nous dit-il découragé.Omar, cadre moyen dans une administration centrale, opte, lui, pour les travaux de maçonnerie durant les week-ends et les jours fériés pour arrondir ses fins de mois et pouvoir, en même temps, honorer ses engagements envers la banque. «La notion du repos a disparu de ma vie.Les vendredis et samedis, je travaille dans des chantiers ou je prends des tâches auprès des particuliers. Même durant mon congé annuel, je travaille. Une grande partie de mon salaire sert à rembourser ma dette, alors que la paie de mon épouse, éducatrice dans une crèche privée, et les revenus que je gagne de ces travaux servent à répondre aux besoins quotidiens de la famille», témoigne, ce père de trois enfants en bas âge.En dépit de l'avis d'un médecin qui lui a déconseillé de faire beaucoup de travaux manuels en raison de douleurs à la colonne vertébrale, Omar n'a pas le choix. «Je dois pousser jusqu'à mon dernier souffle», dit-il. «Je ne suis pas le seul dans cette situation. Je connais, au moins une vingtaine de fonctionnaires qui se consacrent exclusivement au travail pour rembourser leurs dettes», précise notre interlocuteur. Le prêt bancaire prend, ainsi, l'allure d'une corde au cou.
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Posté Le : 20/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.infosoir.com