Contrairement aux années précédentes, la wilaya de Annaba, staff de gestionnaires et population, semble prendre conscience de l'impact multidimensionnel de l'insalubrité urbaine et la dégradation de l'environnement.Blasés de se voir otages d'opérations de ramassage d'ordures boiteuses dans certains quartiers de la commune de Annaba, les habitants de la place d'Armes ont été les premiers à avoir décidé de se prendre en charge par eux-mêmes. Dans une opération première du genre depuis plus de 30 ans, les habitants de la vieille ville ottomane avaient lancé il y a quelques mois l'initiative baptisée «la place d'Armes ynequouha ouledha». Un slogan qui s'est vite généralisé, touchant les différents quartiers du chef-lieu de la commune. Un modèle d'action qui a suscité la réaction des habitants de la plaine Ouest, la cité Auzas, Bormet El Guez entre autres zones, où le concept de la propreté urbaine et la préservation de l'environnement était un terme d'occasion et de circonstance. Depuis quelques mois, la situation est toute autre. Même les localités d'El Bouni ou Berrahal se sont lancées dans des actions similaires, ces dernières renforcées par l'implication des pouvoirs communaux. Un saut qualitatif de conscience qui a trouvé une brèche à travers les différentes opérations de sensibilisations menées par la radio locale, le mouvement associatif, Anpep, les responsables locaux et les corps sécuritaires, police et gendarmerie en l'occurrence. Soigner l'environnement urbain et surtout freiner sa dégradation, sont devenus un véritable challenge écologique pour les Annabis et les responsables de la wilaya. Cette dernière qui, notons-le, aspire à redorer son statut d'antan. Une volonté qui s'inscrit dans le cadre de la promotion de tous les segments d'une ville moderne, propre et écologique, mais surtout touristique. Une perspective autour de laquelle se sont conjugués les efforts de tout un chacun. Tout compte fait, rien n'est impossible. Il suffit tout simplement d'un peu de volonté des uns et de conscience des autres. Entre ceux-là, la politique adoptée dans ce sens par les responsables locaux de la wilaya de Annaba, en matière de déchets, ordures et autres, avec la mise en place de dispositifs pour leur gestion et traitement. Egalement les études consacrées aux questions de l'environnement à Annaba, dont les acteurs concernés sont constamment opérationnels et actifs. Cette politique porte aussi sur le programme d'une entreprise publique chargée de la gestion et de la promotion de l'hygiène, dans le cadre d'un partenariat algéro-allemand pour l'environnement et le développement durable, tenue, il y a deux ans, à l'université Badji-Mokhtar. Ces actions et bien d'autres appellent toutes à une sensibilisation tous azimuts de la société civile et des citoyens pour qu'ils s'impliquent. A Annaba aujourd'hui, il ne s'agit plus de campagnes circonstancielles, puisque le concept est concerté, relayé et développé localement sur le terrain. C'est la mobilisation du mouvement associatif et de la population concernée. En témoigne le constat, après le rite de l'égorgement du mouton de l'Aïd El Adha, la semaine écoulée. Une épreuve par laquelle la wilaya de Annaba, après le sacrifice, a vécu une opération de nettoiement dans les quartiers, certes pas évidente au premier regard, mais théoriquement affirmée pour toute la wilaya. Des gestes simultanés se sont succédé sur diverses tâches afin de faciliter aux agents communaux de Annaba, d'El Bouni, de procéder au ramassage des ordures. Quant aux peaux de moutons, les Annabis ont répondu aux recommandations du ministère du Commerce quant à la récupération de ces peaux, placées dans des sacs en plastique, puis dans les espaces qui leur ont été réservés. Il faut dire que, le succès de cette stratégie est lié au degré d'adhésion et de participation de la population qui a été informée des dispositions pour la circonstance. Cette année, l'Aïd El Adha a été de tous les comportements, reflétant le niveau d'adhésion et manifestant les comportements et les gestes écocitoyens à Annaba. Situation bien entendu soutenue par la réquisition des moyens exceptionnels des APC à travers tout le territoire de la wilaya. En somme, la réflexion sur l'écologie urbaine consiste à mettre au centre des préoccupations l'habitant, mais surtout, sa sensibilisation à la protection de son environnement et à l'amélioration du cadre de vie le concernant directement. Bien que la préservation de l'environnement et la protection de l'hygiène urbaine, ont épargné aux populations annabies la propagation d'épidémies, tel le choléra, il n'en demeure pas moins néanmoins qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. Toutefois, si aucun cas de choléra n'a été enregistré sur le territoire de la wilaya de Annaba, la prudence et la prévention demeurent de mise. Dans ce sens, la direction de la santé de la wilaya a appelé les habitants à suivre les règles et les mesures d'hygiène, pour la préservation contre toute éventuelle contamination.
Car faut-il bien le signaler, cette dernière reste à craindre, notamment quant on sait que la saison estivale touche à sa fin, et les estivants qui ont séjourné dans les régions du centre du pays, où des cas de choléra ont été enregistrés, pourraient être des sujets transporteurs de la bactérie. Pour l'heure, Annaba semble convoiter le statut de ville écologique, confirmant ainsi son droit de perle de l'est de l'Algérie et de sirène de la Méditerranée.
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Posté Le : 30/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahida BAHRI
Source : www.lexpressiondz.com