Algérie

La COP28 se termine sur une déception


La vingt-huitième COP (Conférence des parties à la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques, CCNUCC) tenue à Dubaï (Emirats arabes unis) s'est terminé sur un échec.Du jeudi 30 novembre au mardi 12 décembre (hier), les négociateurs professionnels, «abonnés» aux COP, ont fait semblant de discuter de la sortie des énergies fossiles pour finalement s'entendre sur la «réduction à la fois de la consommation et de la production», une formule vague que seules les COP sont capables d'inventer.Les écologistes sont déçus, voire scandalisés par ce résultat qui signifie un encouragement aux énergies fossiles. Depuis 1995, les COP se suivent et ont fini par se ressembler en reflétant l'hypocrisie qui domine les relations internationales à travers le comportement des pays dits industrialisés, en grande partie occidentaux.
Pour rappel, en juin 1992, à l'issue du Sommet de la Terre organisé à Rio de Janeiro, la Ccnucc a été signée. Elle est entrée en vigueur en 1994. A travers cet instrument international, les Nations unies se sont dotées d'un cadre d'action regroupant les Etats membres pour réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de minimiser l'impact du changement climatique.
La COP a pour fonction d'encadrer les efforts des Etats Parties dans ce sens. La première COP (COP1) s'est déroulée à Berlin en 1995. Depuis cette date, les pays ayant signé la convention sur les changements climatiques ont pris l'habitude de se réunir chaque année, dans une ville différente? Des acteurs non gouvernementaux, appelés société civile, participent aux COP. A la longue une sorte de classe de négociateurs professionnels a été créée. Ils se retrouvent chaque année pour discuter de la lutte contre le changement climatique confortés par l'alerte lancée, en 1996, à Genève (COP2), par la publication du deuxième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat): «Les changements climatiques représentent un danger pour l'humanité». La COP3 est entrée dans l'histoire des COP pour avoir donné le fameux Protocole de Kyoto (ville japonaise où s'est déroulée, en 1997, cette COP) qui est contraignant. Les émissions de CO2 de plus d'une centaine de pays sont encadrées. Mais, pour que le protocole de Kyoto puisse rentrer réellement en vigueur, il fallait au moins que 55 pays ratifient le Traité. Le refus des Etats-Unis de le ratifier a bloqué la mise en ?uvre du Protocole de Kyoto. Il est entré, enfin, en vigueur le 16 février 2005, grâce à sa ratification par la Russie, en novembre 2004. En parallèle, les rapports du GIEC sont publiés alarmants les uns que les autres. L'après-Kyoto commence à la COP21 tenue à Paris qui sort avec de nouveaux engagements et conduit, au fil des COP suivantes, jusqu'à la 28ème, aux mêmes déceptions. On en est à la 28ème, et toujours rien ! Au contraire, avec l'opération militaire spéciale russe en Ukraine et les sanctions occidentales contre la Russie, les énergies fossiles, et surtout le charbon, sont revenus en force pour éviter la chute des économies de certains pays occidentaux. A propos du financement en centaines de milliards de dollars promis par la COP21 (Paris, 2015) les pays en développement attendent toujours, alors que des sommes plus élevées sont données à l'Ukraine et à Israël pour financer leurs guerres. Concernant l'Afrique, le Sommet africain sur le climat, tenu à Nairobi, au Kenya, en septembre dernier, avait été l'occasion d'alerter, une nouvelle fois, sur l'impact dramatique du changement climatique sur l'Afrique qui n'est responsable que d'une fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), moins de 10%. Or, c'est le continent qui est le moins à même de faire face aux effets délétères du changement climatique. Le Sommet a adopté une « Déclaration de Nairobi », qui devait servir de base à la position commune de l'Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu'à la COP28 et au-delà, selon les signataires de ce texte. Le Sommet de Nairobi avait lancé quatre mois de réunions internationales abordant les questions climatiques, qui devaient culminer avec la conférence de l'ONU sur le climat (COP28) de Dubaï. La décision de tenir ce Sommet africain sur le climat avait été prise par le sommet de l'UA, à Addis-Abeba, les 18 et 19 février 2023, dans l'objectif de doter le continent africain de mécanismes effectifs pouvant lui permettre de mieux défendre ses intérêts au sein des instances concernées.
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