PUBLIÉ 21-06-2022 dans Le Soir d’Algérie
Par Nadjib Drouiche
La Conférence des Parties (Conference of the Parties) désigne couramment la réunion annuelle des États pour fixer les objectifs climatiques mondiaux. En fait, la COP est une forme d’organisation propre à certaines conventions internationales. Dans le domaine de l’environnement, il existe ainsi trois COP, nées de trois conventions signées à l’issue du « Sommet de la Terre» de Rio en 1992 : la COP sur la biodiversité, la COP sur la lutte contre la désertification et la COP sur les changements climatiques, cette dernière est la plus importante des trois.
Prévue par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 1992, la COP sur les changements climatiques se réunit tous les ans depuis 1995. Dans ce cadre, le Protocole de Kyoto en 1997 et l’Accord de Paris en 2015 ont été signés.
La COP est la conférence annuelle des Nations unies sur le changement climatique. Ce sommet réunit les pays qui ont signé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1994, s'engageant ainsi à prévenir toute «interférence humaine dangereuse» avec l'environnement. Cette année, la conférence est organisée par l’Égypte.
Le pays organisateur ambitionne de faire de la conférence « un tournant radical dans les efforts internationaux en matière de climat, en coordination avec toutes les parties, dans l'intérêt de l'Afrique et du monde entier ».
La publication du sixième rapport du GIEC qui révèle entre autres que l'objectif de l'accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius est toujours en survie laissant près de 3,6 milliards de personnes dans le monde dangereusement exposées et vulnérables aux impacts climatiques et les conclusions de la COP 26 et le bilan en demi-teinte de la COP 26 pointent du doigt plusieurs problématiques à aborder durant la COP 27.
Par ailleurs, la majorité des plus grandes économies du monde, et les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre comme la Chine, les États-Unis et l’inde, n'ont pas encore tenu les promesses faites à Glasgow de renforcer leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les travaux visant à transformer les promesses de financement du climat par les pays riches et industrialisés en projets sur le terrain pour aider les pays pauvres tardent aussi à venir.
La COP27 réunira les gouvernements afin d'accélérer les efforts mondiaux pour faire face à la crise climatique et s'appuiera sur les engagements et les discussions de la COP26 à Glasgow. Il s'agit d'une réunion importante car les données scientifiques du dernier rapport du GIEC montrent que le changement climatique évolue beaucoup plus vite que nous et pousse les écosystèmes et les communautés à leurs limites. Les efforts doivent être de toute urgence intensifiés pour s’adapter à un monde qui se réchauffe et mettre en œuvre des solutions climatiques dans tous les secteurs, afin de réduire de moitié les émissions d'ici à 2030.
Avec l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les inondations et les incendies de forêt, une action renforcée en matière d’adaptation de l'un des principaux résultats de la COP26. Les attentes de la COP27 se situent essentiellement dans l’engagement des parties à faire preuve de volonté politique pour placer l'adaptation au premier plan de l'action mondiale et de mesurer et évaluer les progrès en matière de résilience et aider les communautés les plus vulnérables.
L’union pour limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C et travailler dur pour maintenir l'objectif de 1,5°C de l’accord de Paris sur le climat exigera des actions audacieuses et immédiates, ainsi qu'une plus grande ambition de la part de toutes les parties, en particulier des pays qui sont en mesure de le faire et de ceux qui peuvent et doivent montrer l'exemple. La COP27 sera donc l'occasion pour les pays de tenir leurs promesses et leurs engagements en vue d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et de renforcer la mise en œuvre de la Convention.
Cette année devrait être le témoin de la mise en œuvre de l'appel du pacte de Glasgow, qui vise à faire des années 2020 une décennie d'action et de soutien en faveur du climat à revoir l'ambition des contributions nationales déterminées (CDN), et à créer un programme de travail pour l'ambition en matière d'atténuation.
Une autre question cruciale est celle du financement devra figurer en tête de l'ordre du jour des négociations des Nations unies sur le climat cette année. Une attente particulière concernant les engagements et les promesses existants pour l’octroi de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à atténuer les effets du changement climatique et à s'y adapter, la création d'un fonds pour les pertes et dommages et la mobilisation de financements, annoncés depuis Copenhague et Cancun, en passant par Paris et jusqu'à Glasgow, nécessitent un progrès significatif. Il sera aussi nécessaire de renforcer la transparence des flux financiers et de faciliter l'accès pour répondre aux besoins des pays en développement qui ont peu contribué à la crise climatique, mais risquent d'être pénalisés d'une manière à laquelle les pays riches ont échappé, en particulier l'Afrique.
Par ailleurs, lors de la COP27, les nations devront se mettre d'accord sur les dispositions à prendre pour lancer enfin et officiellement le Réseau de Santiago sur les pertes et dommages (SNLD), établi comme un résultat clé de la révision du mécanisme international de Varsovie (WIM) lors de la COP 25 à Varsovie et considéré comme une étape vers le renforcement du WIM et l'amélioration de l'action et du soutien aux pays en développement vulnérables.
D’autre part, la mise en œuvre du règlement de Paris dont les règles essentielles ont pour objectif de garantir la transparence et la responsabilité de l'action et permettent de demander des comptes aux pays et aux acteurs non étatiques sera d’un apport essentiel pour faire progresser des processus tels que l'inventaire mondial des gaz à effet de serre, un processus formel visant à stimuler l'ambition en évaluant les progrès collectifs des pays vers les objectifs de l'Accord de Paris.
Le premier processus d'inventaire mondial doit être réalisé de manière inclusive, sensibiliser, assurer la participation significative des organisations du Sud, et ouvrir la voie à un résultat global qui promeut une ambition accrue des NDC et qui est centré sur l'équité.
Enfin, en termes de collaboration, des résultats tangibles de manière équilibrée doivent être obtenus afin de promouvoir le partenariat et la collaboration pour atteindre des objectifs de telle sorte que notre monde puisse adopter un modèle économique plus résilient et plus durable.
N. D.
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Posté Le : 04/07/2022
Posté par : rachids