La COP26 et le carré national

Il serait aléatoire de vouloir se gaver d'optimisme et d'attendre de la 26ème convention des Nations unies autour du changement climatique qui se tiendra à Glasgow en Ecosse des résultats positifs à la mesure des urgences de l'heure. Le monde entier est conscient de l'énorme danger menaçant, mais entre le dit et le fait, l'abîme ne cesse de s'approfondir car tous les gouvernements se rendent toujours compte qu'ils cognent en permanence sur le réel. Les données sont simples et ce qui les complique est que la marche du monde n'est pas en adéquation avec l'environnement tant est que les Etats s'échinent et persévèrent sans relâche à élargir leurs intérêts contradictoires et chacun s'accroche à son rythme d'existence personnelle.La course vers le progrès et l'aisance donne lieu depuis la nuit des temps à une compétition humaine effroyable où chacun se croit tenu d'écraser les pieds de l'autre pour avancer et il est naïf de croire que la COP26 va changer le désordre implacable actuel du monde. Régir une harmonie existentielle avec la nature suppose l'établissement d'une égalité entre les hommes. Préconiser une lutte contre la sécheresse et vaincre l'avancée des déserts tout en érigeant des murs le long des frontières pour bloquer l'errance obligée des désespérances humaines est un réel témoignage d'une sacrée hypocrisie. Le désordre a de signifiants repères dans ce qu'il y a de pervers et de contradictoire dans l'addition de l'utilité et les méfaits des ressources énergétiques. Obliger l'aborigène des forêts d'Amazonie à ne pas abattre les arbres avec lesquels il lutte contre la faim est une évidente inconséquence.
Demander aux grands pays industrialisés de prendre leurs responsabilités face à l'effet de serre, comme se préparent à le réclamer des Etats pauvres au cours de cette rencontre internationale, serait exiger d'eux de se mettre en porte à faux avec leurs intérêts. La guerre économique mondiale actuelle et les bras de fer commerciaux entre les grandes puissances et leurs logiques étroites n'offrent ni une volonté ni une disponibilité pour réduire des appétits des nantis.
Il sera donc fort à parier qu'au cours de cette conférence écossaise la pléthore des recommandations sera évidemment à l'ordre du jour, mais encore une fois chaque membre des cent participants gardera à l'esprit les impératifs de son propre carré national.