Algérie

La convention des démocrates aujourd'hui au siège du RCD


Pour la deuxième fois, sans aucun motif, les services de la wilaya d'Alger opposent un refus à la demande d'autorisation de la convention nationale des Forces de l'alternative démocratique. Mais contrairement à la première fois, la rencontre n'est pas reportée. Elle se tiendra ce matin au siège du RCD à El-Biar, sur les hauteurs de la capitale.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - «En réponse à votre déclaration déposée le 2 septembre 2019, relative à la demande d'autorisation d'une réunion publique portant sur la convention nationale de l'alternative démocratique à Alger le 9 septembre 2019 de 8h00 à 20h00 à la salle Dar El Djazaïr de la Société algérienne des foires et expositions dans la commune de Mohammadia, j'ai l'honneur de vous informer que la demande d'organisation de cette réunion publique est rejetée».
C'est là la réponse laconique de la Direction de la réglementation des affaires générales (Drag) d'Alger à la demande déposée par le RCD au nom des Forces de l'alternative démocratique qui regroupent le FFS, le RCD, le PT, le PST, l'UCP, le MDS, le PLD et la LADDH, version Noureddine Benissad. Aucun motif n'est présenté pour justifier ce refus.
«Le Pacte de l'alternative démocratique condamne cette énième interdiction et décide de maintenir sa Convention nationale au siège du RCD (El Biar), comme prévu demain lundi (aujourd'hui, Ndlr) 9 septembre 2019 à 9 heures», a dénoncé Moulay Chentouf du PLD.
L'interdiction de la rencontre de l'alternative démocratique intervient au lendemain de l'interdiction de l'université d'été de l'association RAJ, prévue à Béjaïa, avant d'être annulée. Le RAJ a décidé de contourner l'interdiction administrative pour la tenue de l'activité dans un lieu public en organisant une université populaire en plein rue dans la ville des Hammadites. Mais l'intervention musclée de la police qui a arrêté une vingtaine de participants a avorté l'évènement.
«Par cet acte, le pouvoir confirme encore une fois son refus de toute voix discordante, toute initiative politique et son rejet des aspirations légitimes de la population ; alors que tous les moyens sont mis à la disposition des parties discréditées qui s'inscrivent et s'activent dans la promotion de sa feuille de route», ont dénoncé les partis membres du pacte de l'alternative démocratique dans un communiqué. Ils ont dénoncé également «avec la plus grande vigueur les velléités d'empêchement de la tenue de la convention nationale en violation du droit fondamental de se réunir librement et des conventions internationales ratifiées par l'Etat algérien».
Ainsi, les interdictions des activités publiques se suivent dans une conjoncture qui favorise plutôt les rencontres et les débats d'idées en vue de trouver une issue à la crise du pays provoquée par le système politique et que le mouvement populaire tente de réparer à travers sa mobilisation historique.
Ces entraves de l'administration interviennent aussi au moment où le pouvoir compte imposer sa feuille de route qui est l'organisation des élections présidentielles avec les résidus du régime de Bouteflika, ce que la rue rejette catégoriquement.
Ce vendredi, à l'occasion du 29e acte de mobilisation nationale, le mouvement populaire a retrouvé sa puissance d'avant l'été.
Ferme, le mouvement refuse toute élection tant que les figures du système (Bedoui et Bensalah notamment) sont en place.
Le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, a dénoncé cette interdiction, accusant le pouvoir de chercher le pourrissement. «Les interdictions des réunions publiques et les atteintes répétées aux libertés démocratiques qui visent essentiellement toutes les voix discordantes, toujours en phase et fidèles au Hirak et qui vont à contresens de la feuille de route du système imposée par le pouvoir réel, indiquent la volonté manifeste d'aller au pourrissent et d'imposer l'élection présidentielle même contre la volonté populaire pourtant largement exprimée lors de la 29e marche de vendredi», a-t-il soutenu.
Pour lui, le pouvoir «assumera toute la responsabilité de ce coup de force aux conséquences périlleuses».
K. A.
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